Affaire des écoutes : Nicolas
Sarkozy placé en garde à vue
Le Monde.fr avec
AFP et Reuters | 01.07.2014 / http://www.lemonde.fr/politique/article/2014/07/01/nicolas-sarkozy-interroge-au-siege-de-la-pj-de-nanterre_4448380_823448.html
L'ex-président de
la République Nicolas Sarkozy a été placé en garde à vue, mardi 1er juillet au
matin, selon une source judiciaire citée par l'AFP. Depuis le 26 février, il
est au centre d'une information judiciaire ouverte pour « trafic d'influence »
et « violation du secret de l'instruction ».
Il était arrivé
un peu avant 8 heures au siège de l'Office central de lutte contre la corruption
et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF) de la police judiciaire
(PJ) de Nanterre pour y être interrogé.
Lundi, son
avocat, Thierry Herzog, avait déjà été placé en garde à vue, ainsi que le
magistrat Gilbert Azibert et Patrick Sassoust, avocat général à la chambre
criminelle de la Cour de cassation. Les trois hommes sont interrogés dans le
cadre de la même enquête. Leurs garde à vue ont été
prolongées, mardi.
Comme l'avait
révélé Le Monde le 8 mars, les enquêteurs pensent avoir mis au jour un « réseau
» d'informateurs, au sein de la police et de la justice, susceptible de
renseigner les proches de l'ancien président de la République dans les
procédures judiciaires pouvant le menacer.
Les soupçons sont
apparus au détour d'une information judiciaire pour « corruption » ouverte au
printemps 2013 à Paris. Confiée aux juges Serge Tournaire et René Grouman, elle
vise un éventuel soutien financier de la Libye à la campagne présidentielle de
Nicolas Sarkozy, en 2007.
L'avocat de Nicolas Sarkozy et
deux hauts magistrats en garde à vue
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Par lefigaro.frMis à jour le 30/06/2014 / http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2014/06/30/01016-20140630ARTFIG00149-l-avocat-de-nicolas-sarkozy-et-deux-hauts-magistrats-en-garde-a-vue.php
Me Thierry Herzog et deux avocats généraux à la Cour de cassation sont
interrogés ce lundi dans le cadre d'une affaire de trafic d'influence et de
violation du secret de l'instruction, où est également cité l'ex-chef de
l'État.
Ce pourrait être
un nouveau coup dur pour l'ancien président de la République. L'avocat de Nicolas
Sarkozy, Me Thierry Herzog, et l'avocat général à la Cour de cassation, Gilbert
Azibert, ont été placés en garde vue lundi matin, selon une information révélée
par Le Monde et confirmée de source judiciaire . Les deux hommes sont entendus
dans les locaux de la police judiciaire à Nanterre. Les enquêteurs cherchent à
établir si Nicolas Sarkozy a cherché, avec l'appui de son avocat, à obtenir des
informations auprès du haut magistrat sur une affaire le concernant, en échange
de la promesse d'un poste de prestige. Un autre avocat général à la Cour de
cassation, Patrick Sassoust, a lui aussi été placé en garde à vue. Et Nicolas
Sarkozy pourrait lui-même être prochainement entendu.
Une information
judiciaire avait été ouverte le 26 février pour trafic d'influence et violation
du secret de l'instruction, sur la base d'écoutes téléphoniques ciblant
l'ex-président. Début mars, Gilbert Azibert et Thierry Herzog avaient déjà vu
leurs domiciles et leurs locaux professionnels perquisitionnés. Le téléphone
portable et du matériel informatique avaient été saisis chez l'avocat. Dans
cette affaire, les enquêteurs souhaitent aussi savoir si Nicolas Sarkozy a été
illicitement informé de son placement sur écoutes. La mesure, spectaculaire
s'agissant d'un ancien président, avait été décidée en septembre dans une autre
enquête, celle sur les accusations de financement par la Libye de Mouammar
Kadhafi de sa campagne présidentielle victorieuse de 2007.
L'affaire trouve
sa genèse au printemps 2013. Plusieurs proches de Nicolas Sarkozy ont été
placés sur écoute dans l'enquête libyenne: Claude Guéant, Brice Hortefeux, mais
aussi Michel Gaudin, ancien patron de la police nationale et ex-préfet de
police de Paris. Plusieurs conversations de ce dernier interpellent les
enquêteurs. Il semble notamment vouloir, en vain, se renseigner sur l'enquête
libyenne auprès du patron du renseignement intérieur, Patrick Calvar. Les juges
décident alors de placer à son tour l'ex-président de la République sur écoute,
notamment le téléphone qu'il utilise sous l'identité d'emprunt de Paul Bismuth
pour converser avec Me Herzog.
Outre les
dossiers du financement libyen et du trafic d'influence, la justice mène
plusieurs enquêtes susceptibles de se dresser sur la route d'un retour
politique de Nicolas Sarkozy. La semaine dernière, le parquet de Paris a confié
à des juges financiers une enquête pour «faux et usage de faux», «abus de
confiance» et «tentative d'escroquerie», cette fois sur le financement de la
campagne de 2012 de Nicolas Sarkozy. Dans l'affaire de l'arbitrage Tapie,
Claude Guéant a été placé en garde à vue, tout comme dans le dossier des primes
qu'il a perçues quand il était directeur de cabinet de Nicolas Sarkozy à
l'Intérieur. Michel Gaudin a également été placé en garde à vue dans cette affaire
des primes. Les policiers s'interrogent également sur la régularité des
contrats conclus entre l'Élysée et neuf instituts de sondage sous le
quinquennat Sarkozy.
Dans le cadre de
cette procédure, les enquêteurs ont placé sous surveillance téléphonique
plusieurs proches de l'ancien chef de l'Etat, puis M. Sarkozy lui-même, à
partir de septembre 2013.
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