Marine Le Pen escreve opinião
para o New York Times
RITA CIPRIANO /20/1/2015
/ OBSERVADOR
O New York Times
abriu o espaço de comentário à líder da extrema direita francesa, Marine Le
Pen. O artigo surge depois de o jornal ter-se recusado a publicar um
"cartoon" do Charlie Hebdo.
Depois de ter
recusado publicar um cartoon do Charlie Hebdo por considerá-lo impróprio, o New
York Times decidiu abriu o espaço de comentário a Marine Le Pen, líder do
partido de extrema direita francês.
Na crónica,
publicada em francês e numa tradução em inglês, a líder da Frente Nacional
francesa, disse que França, “terra dos direitos humanos e da liberdade”, foi
atacada por uma ideologia totalitarista — o fundamentalismo islâmico. Conhecida
pelos seu comentários contra a imigração, Le Pen referiu a necessidade de os
muçulmanos lutarem lado a lado com os franceses e de distinguir o
fundamentalismo do verdadeiro Islão. “O terrorismo islâmico é um cancro para o
Islão”, escreveu. Le Pen acusou o governo francês de evitar o problema,
recusando-se a “chamar as coisas pelos nomes” e de estar “em negação”.
“É apenas olhando
o inimigo nos olhos que se pode evitar confundir as questões. Os próprios
muçulmanos precisam de ouvir esta mensagem. Precisam que a distinção entre o
terrorismo islâmico e a sua fé seja feita de forma clara. Contudo, esta
distinção só pode ser feita se se estiver disposto a identificar a ameaça”.
Como um dos
principais problemas, Le Pen refere as políticas de imigração europeias, que
têm impedido a implementação e a assimilação de uma política de prevenção.
“O dogma da
movimentação livre dos povos e bens estão tão profundamente enraizada nos
líderes da União Europeia que a simples ideia de controlar as fronteiras é
vista como herética”.
Para a líder da
extrema-direita, os vários governos têm falhado sucessivamente. Para que o
fundamentalismo islâmico deixe de ser um problema, Le Pen defende que “tudo
deve ser revisto”, desde os serviços de inteligência às forças policiais. Algumas
das medidas sugeridas por Le Pen incluem restringir o número de imigrantes,
controlar as fronteiras francesas e, a mais urgente de todas, retirar a
nacionalidade aos jihadistas nascidos em França. “Retirar a nacionalidade
francesa aos jihadistas é uma necessidade absoluta”, referiu, sem porém
explicar como é que tal deveria ser feito.
As reações à
opinião da New York Times já começaram a surgir no Twitter. Philip Gourevitch
da New Yorker, chamou ao artigo “um marco na luta pela legitimidade” do partido
Frente Nacional. Outros utilizadores, mais críticos, chamaram uma “vergonha” à
publicação, e houve até quem lembrasse a data escolhida pelo New York Times
para a divulgação do artigo — o dia de Martin Luther King. Para a Quartz, uma
coisa é clara — o artigo de opinião é uma facada nas costas de França.
The Opinion Pages
Bien nommer la menace
Marine Le Pen: la
France a été attaquée par le fondamentalisme islamiste
By MARINE LE PEN / JAN. 18, 2015 / New York
Times / http://www.nytimes.com/2015/01/19/opinion/marine-le-pen-la-france-a-ete-attaquee-par-le-fondamentalisme-islamiste.html?_r=0
PARIS — « Mal
nommer les choses, c’est ajouter au malheur du monde. » Qu’Albert Camus l’ait
prononcée ou non, cette phrase décrit étonnamment bien la situation dans
laquelle se trouve l’actuel gouvernement de la France. En effet, le nom des
choses, c’est ce que Laurent Fabius, ministre français des Affaires étrangères,
n’ose même plus prononcer.
Pour lui, pas
question de qualifier d’ « islamistes » les terroristes qui, le mercredi 7
janvier 2015, se sont introduits dans les locaux du journal Charlie Hebdo, en
plein coeur de Paris. Pour lui, pas question non plus de parler d’ « état
islamique » pour qualifier le groupe de radicaux sunnites qui s’est mis en
place sur une partie des territoires de l’Irak et de la Syrie. Toute référence
au fondamentalisme islamiste doit être proscrite, par peur d’amalgame entre
islam et islamisme. Il faut préférer les noms « DAECH » et « égorgeurs de DAECH
». L’ironie de l’histoire veut que « DAECH » signifie en arabe exactement ce
que l’on cherche à cacher, autrement dit « Etat islamique ».
Nommons donc les
choses, puisque le gouvernement français semble réticent à le faire : la
France, patrie des droits de l’homme et des libertés, a été attaquée sur son
sol par une idéologie totalitaire : le fondamentalisme islamiste. C’est en
refusant le déni, c’est en regardant dans les yeux l’ennemi à combattre, que
l’on évite l’amalgame. Les musulmans eux-mêmes ont besoin d’entendre ce
message. Ils ont besoin que l’on fasse clairement la distinction entre le
terrorisme islamiste et leur foi.
Or, cette
distinction ne peut se faire que si l’on accepte d’identifier la menace. Ce
n’est pas servir nos compatriotes musulmans que d’entretenir les suspicions et
les non-dits. Le terrorisme islamiste est le cancer de l’islam contre lequel
ils doivent eux-mêmes lutter à nos côtés.
Une fois qu’on a
nommé les choses, tout reste maintenant à faire. Car rien n’a été fait. Qu’ils
soient de droite ou de gauche, les gouvernements successifs de la France n’ont
pas pris la mesure du problème et de la tâche à accomplir. Tout est à revoir,
du renseignement aux effectifs de police, de la politique carcérale à la
surveillance des réseaux djihadistes. Non pas que les services français aient
démérité : leur courage et leur détermination se sont encore illustrés lors de
la prise d’otages d’un supermarché casher, à Paris, porte de Vincennes, le 9
janvier. Mais leur action est entravée par une série d’erreurs commises par le
pouvoir politique.
Il faut aussi
nommer ces erreurs. Nous n’en mentionnerons que trois, mais d’une importance
cruciale.
Premièrement, le
dogme de la libre-circulation des personnes et des marchandises est ancré si
fermement chez les dirigeants de l’Union Européenne que l’idée même d’un
contrôle aux frontières nationales est considérée comme une hérésie. Et
pourtant, chaque année, des tonnes d’armes en provenance des Balkans entrent
sur le territoire de la France sans que de véritables barrières ne puissent les
arrêter, et des centaines de djihadistes circulent dans l’Europe sans entrave.
On ne s'étonnera pas dans ce contexte que le pistolet-mitrailleur d’Amedy
Coulibaly ait transité par la Belgique, selon les médias wallons, ni que sa
compagne, Hayat Boumeddiene, ait pu fuir en Syrie au nez et à la barbe des
forces de l’ordre.
Deuxièmement,
l’immigration massive, légale et clandestine, qu’a connue notre pays depuis des
décennies empêche que se mette en place une véritable politique d’assimilation.
Comme l’affirme le sociologue français du CNRS Hugues Lagrange, le facteur
culturel joue un rôle prépondérant dans le rapport des immigrés à la société
française et à ses valeurs, sur des questions telles que le statut des femmes
et la délimitation des autorités religieuse et étatique. Sans une politique de
restriction migratoire, il devient difficile voire impossible de lutter contre
le repli communautaire et le développement de revendications de mode de vie
spécifique pour certaines en contradiction avec la laïcité et d’autres lois et
valeurs de la république française. S’ajoute à cela le poids du chômage de
masse, que l’immigration ne fait qu’aggraver.
Troisièmement, la
politique étrangère française a, ces dernières années, erré de Charybde en
Scylla : l’intervention de l’ancien président Nicolas Sarkozy en Libye, le
soutien du président François Hollande à certains fondamentalistes en Syrie,
les alliances nouées avec des régimes rentiers finançant les combattants du
djihad comme le Qatar ou l’Arabie Saoudite sont autant de fautes qui ont plongé
la nation dans de graves incohérences géopolitiques dont elle a du mal à
s’extraire. Saluons au passage la lucidité du ministre allemand Gerd Müller,
qui comme le Front National, a accusé le Qatar de soutenir les djihadistes en
Irak.
Ces erreurs ne
sont pas une fatalité. Mais pour les rectifier, il faut agir vite. Et ce n’est
pas la commission voulue par l’Union pour un mouvement populaire et the Parti
socialiste pour enquêter sur les récents attentats qui règlera les choses. «
Quand on veut enterrer un problème, on crée une commission » disait Clémenceau.
Dans l’urgence,
une première mesure est aisée à mettre en oeuvre : la déchéance de la
nationalité des djihadistes est une impérieuse nécessité. À plus long terme,
c’est avant tout la réinstauration d’un contrôle aux frontières nationales qui
s’impose et la tolérance zéro à l'égard des comportements contraires à la
laïcité et à la loi française. Sans cela, aucune politique sérieuse de lutte
contre le fondamentalisme n’est possible.
La France vient
de vivre douze jours qu’elle n’oubliera pas. Elle s’est levée pour défendre ses
droits, après s'être recueillie pour pleurer ses morts. Il faut maintenant que
le peuple, comme un seul homme, fasse pression sur ses gouvernants pour que les
journées de janvier n’aient pas été vaines. Il faut que du malheur que la
France traverse naisse l’espoir d’un véritable changement. Il ne faut pas que
la logique mesquine des partis étouffe les aspirations légitimes des Français à
la sécurité et à la liberté.
Nous, Français,
sommes viscéralement attachés à notre laïcité, à notre souveraineté, à notre
indépendance, à nos valeurs. Le monde sait que quand la France est attaquée
c’est à la Liberté qu’on porte atteinte. Je disais pour commencer qu’il fallait
nommer les choses. Je dirai pour finir que certains noms parlent d’eux-mêmes.
Le nom de notre pays résonne encore comme un appel à être libre.
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