Reconstruction de Notre-Dame : quatre mois pour sauver la
cathédrale
>Culture & Loisirs|Eric Le Mitouard| 26 avril 2019,
19h27 | MAJ : 27 avril 2019, 9h22
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Les entreprises chargées des monuments historiques ont
établi un plan en cinq étapes pour consolider la cathédrale, avant d’entamer la
reconstruction.
Dès que le brasier de l’incendie du 15 avril dernier qui a
détruit l’ensemble de la charpente, la toiture et la flèche de la cathédrale de
Paris a été éteint, maçons, ferronniers, cordistes et bâchistes se sont portés
en urgence au chevet de la cathédrale. Une course contre la montre que relèvent
aujourd’hui 80 artisans et spécialistes.
« Il nous faudra quatre mois pour réellement consolider la
cathédrale », assurent Gilles de Laâge et Frédéric Létoffé, les deux
coprésidents du groupement français des entreprises de restauration des
monuments historiques, lors d’une conférence de presse donnée ce vendredi
matin.
Les architectes en chef des monuments historiques ont déjà
planifié en cinq étapes ce sauvetage de la cathédrale alors que Paolo Vannuci,
ingénieur au CNRS, mettait une pression supplémentaire, jeudi, en soulignant
que « Notre-Dame ne serait pas capable de supporter des vents de plus de 90
km/h ». De quoi donner des frissons.
1 - Bâcher toute la toiture
Dès les cendres refroidies, les cordistes et bâchistes ont
travaillé à cette « mise hors d’eau », de ce qui reste de la toiture. Il y
avait urgence alors que l’on annonçait des pluies en début de semaine. Cette
première étape est achevée. Un bâchage provisoire avant un véritable «
parapluie » réalisé à l’avenir.
2 - Consolider les trois pignons du transept
À l’aide de nacelles et de grues géantes, des poutres en
lamellé-collé, préfabriquées au sol, ont été montées sur l’édifice de nuit et
installées de jour. Le pignon -la partie haute et triangulaire- du transept
nord a été le premier à bénéficier de ce renfort alors que la façade de pierre
ne tenait que par un fragile équilibre.
La même manœuvre est prévue dans les prochains jours sur le
pignon sud puis ouest entre les deux tours. Les rosaces qui ont miraculeusement
résisté à la chaleur sont placées sous filet. Les sculptures de pierre, plus
durement touchées, sont en cours de démontage, avant restauration.
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La consolidation des pignons des transepts./GMH
3 - Fabriquer un plancher au-dessus des bâches
C’est l’ouvrage essentiel à l’opération de sauvetage. «
Aujourd’hui, les contreforts en pierre de la cathédrale exercent toujours leur
poussée naturelle. Nous devons créer une structure de bois provisoire, ancrée
sur les murs de la cathédrale qui assurera la solidité et la résistance au vent
de l’ensemble de l’édifice », décrit Frédéric Létoffé.
Ce plancher va être réalisé à partir de la semaine
prochaine. Il servira aux techniciens à débarrasser l’édifice de la charpente
en bois calciné. Puis, aux maçons, pour retirer la chaux qui protège les
voûtes. Ce n’est qu’à ce moment-là qu’un véritable état des lieux pourra être
réalisé.
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Le premier plancher doit assurer la solidité de
l’édifice./LP/Eric Le Mitouard
4 - Enlever les vitraux latéraux pour installer un plancher
intérieur
Sept maîtres verriers se sont immédiatement mobilisés. Si
les rosaces ne sont pas retirées, il est en revanche question d’enlever la
trentaine de vitraux supérieurs autour de la nef. « Ces vitraux iront dans des
lieux sécurisés contre les vols et le feu », souligne-t-on.
C’est dans ces ouvertures laissées libres que sera installé
ces prochaines semaines un second plancher avec des poutres de 18 m de long,
situées à plus de 30 m de hauteur. Cette plateforme géante intérieure permettra
de travailler sur les voûtes fragilisées.
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Le retrait des vitraux permettra d’installer un plancher
intérieur et d’accéder ainsi aux voûtes de l’édifice.LP/Eric Le Mitouard
5 - Maintenir l’échafaudage actuel
Lors de la restauration programmée avant le drame, il était
question d’installer 500 000 tubes d’acier pour s’élever jusqu’au sommet de la
flèche, à 97 m au-dessus du sol. Seuls les 54 premiers mètres ont été
installés. Cette installation prévue pour durer quatre ans a résisté à des
températures de 800 degrés.
« La partie centrale a fondu et a été arrachée avec la chute
de la flèche. Mais le reste à tenu. La structure ne comporte pas de danger.
Elle ne risque pas de tomber », indiquent Gilles de Laâge et Frédéric Létoffé.
Aucun dégât supplémentaire n’est à craindre ici…
-L’échafaudage initial doit rester en place./DR
Avant que toutes ces étapes de consolidation ne soient mises
en place, et pour assurer la sécurité des hommes, c’est un robot qui sera
chargé de déblayer tout ce qui s’est écroulé au sol de l’église.
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