Alain
Juppé au « Monde » : « Je suis le seul qui peut battre largement
Marine Le Pen »
LE MONDE |
23.09.2016 à 11h08 • Mis à jour le 23.09.2016 à 11h46 | Par
Alexandre Lemarié
Héraut de «
l’identité heureuse », Alain Juppé met en garde en garde contre
l’hystérisation du débat sur l’islam, dans un contexte
sécuritaire tendu. « Si nous continuons comme ça, nous allons vers
la guerre civile », s’alarme-t-il dans un long entretien au Monde.
Immigration, sécurité, identité… Le favori de la primaire à
droite condamne « le durcissement » du discours de Nicolas Sarkozy,
en pointant le manque de « cohérence » de son principal rival. Le
maire (Les Républicains) de Bordeaux se pose, à l’inverse, comme
un « rassembleur », capable de « rassurer » les Français.
«
Je suis le seul qui peut devancer Marine Le Pen au premier tour »
Alors que tous les
sondages donnent Marine Le Pen qualifiée pour le second tour de la
présidentielle, Alain Juppé se considère comme le mieux à même
de la « battre largement ». « Je suis le seul qui peut la devancer
au premier tour de la présidentielle et la battre largement au
second. C’est très important pour l’avenir, et cela comptera
dans le choix des électeurs de la droite et du centre en novembre,
puis dans le choix des Français l’an prochain », déclare-t-il.
«
Si nous continuons comme ça, nous allons vers la guerre civile »
Alors que la
campagne de la primaire à droite se focalise sur le thème de
l’identité, Alain Juppé assume plus que jamais son concept d’«
identité heureuse ». « Je ne serai pas un prophète de malheur. Je
veux donner aux Français une espérance dans l’avenir »,
affirme-t-il, en rappelant que « l’identité heureuse n’est pas
un constat » mais « un objectif ».
L’ex-premier
ministre appelle à « calmer le jeu » sur la question de l’islam.
« Il faut absolument apaiser le climat qui règne aujourd’hui en
France. Le simple mot de “musulman” suscite une hystérie
disproportionnée ! », regrette-t-il. Avant de mettre en garde : «
Si nous continuons comme ça, nous allons vers la guerre civile. Moi,
je veux la paix civile. »
M. Juppé déplore
les déclarations de son rival pour la primaire à droite, Nicolas
Sarkozy, selon lesquelles, « dès qu’on devient Français, nos
ancêtres sont gaulois », en rappelant que l’ancien chef de l’Etat
« déclarait exactement le contraire il y a quelques années ».
Avec
Jacques Chirac, « c’est un lien quasiment filial »
Se disant « très
préoccupé » par l’état de santé de Jacques Chirac, son ancien
premier ministre explique qu’ils ont tous deux « créé au fil des
années, depuis quarante ans, une relation très particulière, de
confiance et d’affection ». « C’est un lien quasiment filial.
Nous avons quinze ans de différence, ce n’est pas tout à fait mon
père mais presque, et aucune épreuve ne nous a séparés »,
poursuit. Avant de se poser en héritier naturel de l’ancien
président de la République : « Je ne lui ai jamais failli, il ne
m’a jamais failli. »
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