Escolha
de representante no FMI causa revolta no partido de Alexis Tsipras
PÚBLICO 31/05/2015
- PÚBLICO
Polémica
interna junta-se ao drama externo nas negociações da Grécia: 40
deputados manifestam-se contra a escolha de economista
"pró-austeridade".
O primeiro-ministro
grego Alexis Tsipras enfrenta uma revolta do seu partido, o Syriza,
pela escolha de uma antiga deputada do Partido Socialista para
representar o país no Fundo Monetário Internacional (FMI).
Numa carta enviada
ao primeiro-ministro e ao ministro das Finanças Yanis Varoufakis,
cerca de 40 deputados do Syriza (Coligação de Esquerda Radical)
criticaram a escolha de Elena Panaritis para o cargo, e pediram que
fosse retirada. Panaritis foi membro da equipa de negociação com os
credores da Grécia do Partido Socialista (PASOK) entre 2009 e 2012 –
a equipa que assinou o primeiro memorando de entendimento com a
troika. Enquanto deputada, Panaritis votou duas vezes a favor de
medidas de austeridade.
“Uma representante
de políticas pró-austeridade não pode representar o Governo”,
argumentam os membros do Syriza. “Não é uma questão simbólica,
mas política. É uma decisão errada e pedimos que seja retirada”,
diziam os deputados na carta.
Panaritis é
considerada próxima do ministro das Finanças Yanis Varoufakis (que
não é do Syriza, embora tenha sido eleito deputado nas listas do
partido nas eleições de Janeiro) e a escolha é assinada pelo
ministro das Finanças. A especulação sobre os efeitos desta
decisão levou o ministro a negar no Twitter, “pela enésima vez”,
que a sua demissão estivesse próxima.
Enquanto isso, o
primeiro-ministro, Alexis Tsipras, teve uma teleconferência com a
chanceler alemã, Angela Merkel, e o Presidente francês, François
Hollande, depois de se reunir, na véspera, durante oito horas com a
sua equipa de negociação.
Num artigo de
opinião no diário francês Le Monde, Tsipras defendeu-se das
acusações de que o seu Governo está a ser intransigente nas
negociações com a União Europeia e com o FMI. Diz que as propostas
gregas ao Eurogrupo incluem um pacote de reformas e apresenta medidas
aprovadas contra a corrupção que “estão a mudar coisas na
Grécia”.
E devolveu a
acusação de intransigência aos credores: “O facto de ainda não
termos chegar a um acordo não se deve à suposta posição
intransigente, sem cedências, e incompreensível da Grécia”,
defendeu. “Deve-se à insistência de certos actores internacionais
em submeter propostas absurdas e mostrarem uma indiferênça total à
recente escolha democrática do povo grego.”
Alexis
Tsipras : « S'il n'y a pas encore d'accord, ce n’est pas à cause
de notre intransigeance »
Le Monde.fr |
31.05.2015 à 15h36 • Mis à jour le 01.06.2015 à 08h59
Par Alexis Tsipras,
premier ministre de la Grèce
Le 25 janvier, le
peuple grec a pris une décision courageuse. Il a osé contester la
voie à sens unique de l’austérité rigoureuse du Mémorandum,
afin de revendiquer un nouvel accord. Un nouvel accord qui permette à
la Grèce de retrouver le chemin de la croissance dans l’euro avec
un programme économique viable et sans renouveler les erreurs du
passé.
Ces erreurs ont été
payées cher par le peuple grec. En cinq ans, le chômage a grimpé à
28 % (60 % pour les jeunes), et le revenu moyen a diminué de 40 %,
tandis que la Grèce, conformément aux statistiques d’Eurostat,
est devenue l’Etat de l’Union européenne (UE) ayant l’indicateur
d’inégalité sociale le plus élevé.
Pis encore, malgré
les coups durs qui ont été portés au tissu social, ce programme
n’a pas réussi à redonner à l’économie grecque sa
compétitivité. La dette publique a flambé de 124 % à 180 % du
PIB. L’économie grecque, malgré les grands sacrifices de son
peuple, est toujours piégée dans un climat d’incertitude continue
engendrée par les objectifs non réalisables de la doctrine de
l’équilibre financier, qui l’astreignent à rester dans un
cercle vicieux d’austérité et de récession.
Mettre fin au cercle
vicieux
Le principal but du
gouvernement grec au cours des quatre derniers mois est de mettre fin
à ce cercle vicieux et à cette incertitude. Un accord mutuellement
bénéfique, qui fixera des objectifs réalistes par rapport aux
excédents tout en réintroduisant l’agenda du développement et
des investissements – une solution définitive pour l’affaire
grecque – est actuellement plus nécessaire que jamais. Par
ailleurs, un tel accord marquera la fin de la crise économique
européenne qui a éclaté il y a sept ans, en mettant fin au cycle
de l’incertitude pour la zone euro.
Aujourd’hui,
l’Europe est en mesure de prendre des décisions qui déclencheront
une forte reprise de l’économie grecque et européenne en mettant
fin aux scénarios d’un « Grexit » (Grèce exit). Ces scénarios
empêchent la stabilisation à long terme de l’économie européenne
et sont susceptibles d’ébranler à tout moment la confiance tant
des citoyens que des investisseurs en notre monnaie commune.
Cependant, certains
soutiennent que le côté grec ne fait rien pour aller dans cette
direction parce qu’il se présente aux négociations avec
intransigeance et sans propositions. Est-ce bien le cas ?
Etant donné le
moment critique, voire historique, que nous vivons, non seulement
pour l’avenir de la Grèce, mais aussi pour celui de l’Europe,
j’aimerais rétablir la vérité et informer de manière
responsable l’opinion publique européenne et mondiale sur les
intentions et les positions réelles du gouvernement grec.
Après la décision
de l’Eurogroupe du 20 février, notre gouvernement a soumis de
nombreuses propositions de réformes visant à un accord qui associe
le respect du verdict du peuple grec et celui des règles qui
régissant le fonctionnement de la zone euro.
Nous nous engageons
notamment à réaliser des excédents primaires moins élevés pour
2015 et 2016 et plus élevés pour les années suivantes, étant
donné que nous attendons une augmentation correspondante des taux de
croissance de l’économie grecque.
Une
autre proposition importante est l’engagement à accroître les
recettes publiques par le biais de la redistribution des charges à
partir des citoyens à revenus moyens et faibles vers ceux qui ont
des revenus élevés et qui, jusqu’à présent, s’abstenaient de
payer leur part pour affronter la crise, étant donné que dans mon
pays ils étaient protégés tant par l’élite politique que par la
troïka, qui « fermait les yeux ».
D’ailleurs, dès
le premier jour, le nouveau gouvernement a montré ses intentions et
sa résolution par l’introduction d’une mesure législative pour
faire face à la fraude des transactions triangulaires en
intensifiant les contrôles douaniers et fiscaux, afin de limiter la
contrebande et l’évasion fiscale. Parallèlement, pour la première
fois après de nombreuses années, les dettes des propriétaires des
médias leur ont été imputées par l’Etat grec.
Le changement de
climat dans le pays est clair. Il est également prouvé par le fait
que les tribunaux accélèrent le traitement des dossiers pour que
les jugements soient rendus dans des délais plus brefs lors
d’affaires liées à l’évasion fiscale. Les oligarques qui
étaient habitués à être protégés par le système politique ont
toutes les raisons de perdre le sommeil.
Il n’y a pas
seulement les orientations générales, il y a aussi les propositions
spécifiques que nous avons soumises lors des discussions avec les
institutions qui ont couvert une grande partie de la distance qui
nous séparait il y a quelques mois.
Précisément, le
côté grec a accepté de mettre en œuvre une série de réformes
institutionnelles, telles que le renforcement de l’indépendance de
l’Agence grecque de la statistique (Elstat), les interventions
visant à accélérer l’administration de la justice, ainsi que les
interventions dans les marchés de produits, afin d’éliminer les
distorsions et les privilèges.
De plus, bien que
nous soyons diamétralement opposés au modèle des privatisations
prôné par les institutions, parce qu’il n’offre pas de
perspectives de développement et n’opère pas de transfert de
ressources en faveur de l’économie réelle, mais en faveur de la
dette – qui n’est de toute façon pas viable –, nous avons
accepté de poursuivre avec quelques petites modifications le
programme des privatisations, faisant ainsi preuve de notre intention
d’aller vers un rapprochement.
Nous sommes
également tombés d’accord pour réaliser une grande réforme de
la TVA en simplifiant le système et en renforçant la dimension de
redistribution de la taxe, afin de réussir à augmenter tant le taux
de recouvrement que les recettes.
Nous avons déposé
des propositions concrètes pour des mesures qui conduiront à une
augmentation supplémentaire des recettes (contribution
exceptionnelle sur les bénéfices très élevés, taxe sur les paris
électroniques, intensification des contrôles des grands
déposants-fraudeurs, mesures pour le recouvrement des créances
arrivées à échéance en faveur de l’Etat, taxe spéciale sur les
produits de luxe, appel d’offres pour les concessions de
radiotélévision) qui ont été oubliées, comme par hasard, par la
troïka (Commission européenne, Banque centrale européenne et Fonds
monétaire international) pendant cinq ans, etc.
Ces mesures visent à
augmenter les recettes publiques, tout en évitant de contribuer à
la récession puisqu’elles ne diminuent pas davantage la demande
effective et n’imposent pas de nouvelles charges aux faibles et
moyens revenus.
Nous nous sommes mis
d’accord pour mettre en œuvre une grande réforme du système de
sécurité sociale avec l’unification des caisses d’assurance
sociale, la suppression de dispositions autorisant à tort l’octroi
de retraites anticipées, en augmentant de cette façon l’âge réel
de la retraite.
Nous devons tenir
compte du fait que les pertes des caisses d’assurance sociale, qui
ont conduit au problème de leur viabilité à moyen terme, sont
principalement dues à des choix politiques dont la responsabilité
incombe à la fois aux précédents gouvernements grecs et, surtout,
à la troïka (la diminution des fonds de réserve des caisses de 25
milliards d’euros en raison du « Private sector involvement » en
2012 et surtout le taux de chômage très élevé, dû presque
exclusivement au programme d’austérité extrême appliqué en
Grèce depuis 2010).
Finalement, malgré
notre engagement de rétablir immédiatement les normes européennes
en matière de droit du travail, qui a été complètement détricoté
durant les cinq dernières années sous prétexte de compétitivité,
nous avons accepté de mettre en œuvre une réforme du marché du
travail après consultation du Bureau international du travail, et
validée par lui.
Ne plus toucher aux
retraites
En tenant compte de
tout ce qui précède, on peut à juste titre se demander pourquoi
les représentants des institutions persistent à dire que la Grèce
ne présente pas de propositions.
Pourquoi continuer
d’arrêter de fournir des liquidités monétaires à l’économie
grecque, alors que la Grèce a démontré qu’elle veut respecter
ses obligations extérieures, avec le paiement depuis août 2014 de
plus de 17 milliards d’euros en principal et intérêts (environ 10
% de son PIB), sans financement extérieur ?
Finalement, quel est
l’intérêt de ceux qui font fuiter dans la presse que nous ne
sommes pas proches d’un accord, alors que celui-ci permettra de
mettre un terme à l’incertitude politique et économique ressentie
au niveau européen et mondial, qui se prolonge à cause de la
question grecque ?
La réponse non
officielle de la part de certains est que nous ne sommes pas près
d’un accord parce que le côté grec maintient ses positions pour
rétablir les conventions collectives et refuse de diminuer davantage
les retraites.
Sur ces points, je
dois fournir certaines explications : en ce qui concerne le premier,
la position de la Grèce est que sa législation du travail doit
correspondre aux normes européennes et ne peut pas violer de manière
flagrante la législation européenne. Nous ne demandons rien de plus
que ce qui est en vigueur dans les pays de la zone euro. Avec le
président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, nous
avons fait une déclaration en ce sens.
En ce qui concerne
le second point, celui des retraites, la position du gouvernement
grec est argumentée et logique. La diminution cumulée des retraites
en Grèce pendant les années du Mémorandum est de 20 % à 48 % :
actuellement 44,5 % des retraités reçoivent une retraite inférieure
au seuil de pauvreté relative et, selon les données de l’Eurostat,
23,1 % des retraités vivent dans des conditions de risque de
pauvreté et d’exclusion sociale.
Cette situation, qui
résulte de la politique du Mémorandum, ne peut être tolérable ni
pour la Grèce ni pour aucun autre pays civilisé.
Il faut donc dire
les choses comme elles sont : si nous ne sommes pas encore arrivés à
un accord avec nos partenaires, ce n’est pas à cause de notre
intransigeance ou de positions incompréhensibles. Cela serait plutôt
à cause de l’obsession de certains représentants institutionnels
qui insistent sur des solutions déraisonnables en se montrant
indifférents à l’égard du résultat démocratique des récentes
élections législatives en Grèce ainsi qu’à l’égard des
positions d’institutions européennes et internationales qui se
disent prêtes à faire preuve de flexibilité pour respecter le
verdict des urnes.
Pourquoi cette
obsession ? Une explication facile serait de dire qu’elle
résulterait de l’intention de certains représentants
institutionnels de couvrir l’échec de leur programme et d’obtenir
en quelque sorte une confirmation de celui-ci. On ne peut pas
d’ailleurs oublier que le FMI a publiquement reconnu, il y a
quelques années, s’être trompé sur les effets dévastateurs des
multiples coupes budgétaires imposées à la Grèce.
Je pense que cette
approche ne suffit pas pour expliquer les choses. Je ne crois pas que
l’avenir de l’Europe pourrait dépendre de cette obsession de
quelques acteurs.
Les deux stratégies
opposées de l’Europe
J’arrive à la
conclusion que la question grecque ne concerne pas exclusivement la
Grèce, mais se trouve au centre d’un conflit entre deux stratégies
opposées sur l’avenir de l’intégration européenne.
La première vise
l’approfondissement de l’intégration européenne dans un
contexte d’égalité et de solidarité entre ses peuples et ses
citoyens. Ceux qui soutiennent cette stratégie partent du fait qu’il
est inadmissible de forcer le nouveau gouvernement grec à appliquer
les mêmes politiques que les cabinets sortants, qui ont d’ailleurs
totalement échoué. Sinon, nous serions obligés de supprimer les
élections dans tous les pays qui sont soumis à un programme
d’austérité. Nous serions aussi obligés d’accepter que les
premiers ministres et les gouvernements soient imposés par les
institutions européennes et internationales et que les citoyens
soient privés de leur droit de vote jusqu’à l’achèvement du
programme. Ils sont conscients que cela serait l’équivalent de
l’abolition de la démocratie en Europe et le début d’une
rupture inadmissible au sein de l’UE. Enfin, tout cela aboutirait à
la naissance d’un monstre technocratique et à l’éloignement
pour l’Europe de ses valeurs fondatrices.
La deuxième
stratégie conduit à la rupture et à la division de la zone euro
et, de ce fait, de l’UE. Le premier pas dans cette direction serait
la formation d’une zone euro à deux vitesses, où le noyau central
imposerait les règles dures d’austérité et d’ajustement. Ce
noyau central imposerait aussi un superministre des finances pour la
zone euro, qui jouirait d’un pouvoir immense, avec le droit de
refuser des budgets nationaux, même des Etats souverains, qui ne
seraient pas conformes aux doctrines du néolibéralisme extrême.
Pour tous les pays
qui refuseraient de céder à ce pouvoir, la solution serait simple,
la punition sévère : application obligatoire de l’austérité et,
en plus, des restrictions aux mouvements des capitaux, des sanctions
disciplinaires, des amendes et même la création d’une monnaie
parallèle à l’euro.
C’est de cette
façon que le nouveau pouvoir européen cherche à se construire. La
Grèce en est la première victime. Elle est déjà présentée comme
le mauvais exemple que les autres Etats et peuples européens
désobéissants ne devraient pas suivre.
Mais le problème
fondamental est que cette deuxième stratégie comporte des grands
risques et ceux qui la soutiennent ne semblent pas en tenir compte.
Cette deuxième stratégie risque d’être le début de la fin,
puisqu’elle transforme la zone euro d’union monétaire en simple
zone de taux d’échange. Mais, en plus, elle inaugure un processus
d’incertitude économique et politique qui pourrait aussi
transformer de fond en comble les équilibres dans l’ensemble du
monde occidental.
Aujourd’hui,
l’Europe se trouve à la croisée des chemins. Après des
concessions importantes du gouvernement grec, la décision repose,
non plus entre les mains des institutions qui, à l’exception de la
Commission européenne, ne sont pas élues et qui ne rendent pas des
comptes aux peuples, mais entre les mains des leaders de l’Europe.
Quelle stratégie
pourrait l’emporter ? Celle d’une Europe de la solidarité, de
l’égalité et de la démocratie ou bien celle de la rupture et
finalement de la division ?
Si certains pensent
ou veulent bien croire que la décision que nous attendons ne
concernera que la Grèce, ils se trompent. Je les renvoie au
chef-d’œuvre d’Ernest Hemingway Pour qui sonne le glas ?
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