Le Monde
Gepubliceerd op 1 mei 2019
Quarante mille personnes ont manifesté à Paris à l’occasion
du traditionnel défilé du 1er-Mai, selon les données du cabinet indépendant
Occurrence. Une estimation supérieure à ce qu’anticipait mardi le ministère de
l’intérieur, dont les prévisions étaient de quelque 115 000 manifestants dans
toute la France, dont 25 000 à 35 000 à Paris.
Comme l’an dernier, la mobilisation a été marquée par un
certain nombre de violences. Avant même le départ du cortège officiel depuis la
gare Montparnasse, en début d’après-midi, de premiers affrontements ont éclaté
avec les black blocs. Ces échauffourées se sont ensuite poursuivies du côté du
boulevard de l’Hôpital, le cortège devant terminer son parcours sur la place
d’Italie. Au total, on dénombre 24 blessés légers côté manifestants et 14
autres chez les forces de l’ordre, selon la place Beauvau.
Le dispositif policier déployé était conséquent : à 19 h 30,
le ministère de l’intérieur annonçait 380 interpellations dont 330 à Paris. La
faute aux images marquantes du 1er-Mai de l’an passé mais aussi au climat
social particulièrement tendu après cinq mois de mobilisation des « gilets
jaunes ». Ils étaient d’ailleurs nombreux dans la foule à en porter. A tel
point que leurs revendications, en plus des violences, ont pu éclipser les
syndicats. Ce sont pourtant ces derniers qui, habituellement, sont en première
ligne lors des manifestations de la Fête internationale des travailleurs.
Enfin un certain nombre de personnes ont défilé affublées de
masques à l’effigie d’Alexandre Benalla. En effet, c’est justement lors du
1er-Mai, il y a un an, que l’ancien conseiller de l’Elysée avait molesté des
manifestants.
Ce sont les casseurs qui ont voulu voler ce traditionnel
rassemblement syndical », affirme Christophe Castaner. LP/Arnaud Journois
Dans une interview au Parisien - Aujourd’hui en France,
Christophe Castaner, ministre de l’Intérieur, dresse le bilan sécuritaire des
manifestations du 1er mai.
Le traditionnel 1er mai syndical a commencé dans la
confusion, notamment à Paris. Si les violences graves ont pu être évitées, les
syndicats n’ont pas réussi à défiler comme prévu. Le ministre de l’Intérieur
Christophe Castaner fait le bilan sécuritaire de cette journée.
Quel bilan tirez-vous de ce 1er mai ?
CHRISTOPHE CASTANER. Nous avons un bilan qui montre
l’efficacité du dispositif mis en place à Paris mais aussi en province. Des
menaces claires avaient été prononcées de faire de Paris la capitale de
l’émeute et de mettre la ville à feu et à sang. On a encore en mémoire les deux
précédents 1er mai, notamment avec ce CRS immolé par le feu en 2017.
Vous annonciez 1500 à 2000 blacks blocs. Or il semble qu’ils
étaient beaucoup moins nombreux. N’avez-vous pas été trop alarmiste ?
Je fais confiance à nos services de renseignements qui sont
bons, d’autant que nous sommes dans un contexte social particulier. On a vu
aujourd’hui un commissariat (XIIIe arrondissement) et un hôpital attaqués (La
Pitié Salpêtrière). On a vu au moins 800 personnes tenter de se constituer en
black bloc. Pour le reste, il y a eu en amont 3777 contrôles préventifs hors Paris
et plus de 17 000 dans la capitale. Ces contrôles ont été dissuasifs. Les
blacks blocs se constituent à un moment donné. Ils testent, ils jaugent les
forces et s’habillent en noir. Parce que nos forces ont montré leur efficacité,
parce qu’elles ont appliqué le principe d’intervention systématique, au départ,
au milieu et à la fin de la manifestation, les black blocs ont été empêchés.
Ils étaient là mais la pertinence de notre dispositif et l’engagement de nos
forces ont permis d’éviter la catastrophe que nous avions connue lors de deux
précédents 1er mai.
Des « ultra-jaunes » étaient-ils présents ?
Je souligne en tout cas que l’on a pu observer des Gilets
jaunes applaudir les black blocs au moment où ils se constituaient. On sait
qu’il y a des ultras-jaunes qui soutiennent les black blocs, les ont rejoints
et les imitent. Sur le site Internet Lundi.am, lié à Julien Coupat, celui-ci
explique comment des ultras-jaunes ont repris les méthodes de l’ultra gauche
pour porter la violence. C’est ce que nous disons depuis des semaines.
Quel est le profil des personnes interpellées ?
C’est trop tôt pour le dire. Nous avons interpellé ce matin
dans le cadre des contrôles préventifs une trentaine de personnes qui était
équipée d’armes par destination pour en découdre, notamment les trois suspects
étrangers dans la nuit, en possession de bonbonnes de gaz.
Philippe Martinez affirme que lui et ses militants ont été
malmenés lors d’une charge policière, que répondez-vous ?
Je suis surpris, je n’ai encore aucun rapport
d’intervention, ni d’informations précises. Je ne veux ni minimiser, ni nier,
ni contester, ni confirmer. Les forces de l’ordre sont très étonnées. Pour
l’instant nous n’avons vu encore aucune image douteuse alors que je ne peux pas
imaginer qu’un tel moment n’ait pas été filmé. Certains journalistes présents
ont une interprétation assez différente, disant plutôt que Philippe Martinez
avait été bousculé par les black blocs. Je regrette la perception que le leader
de la CGT a pu en avoir. En aucun cas, il n’a été délibérément ciblé. Quand
j’ai appris qu’il avait quitté le cortège, je lui ai adressé un message. Nous
avons tout fait pour que le cortège puisse partir à l’heure prévue et cela a
bien été le cas. Ce sont les casseurs qui ont voulu voler ce traditionnel
rassemblement syndical.
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