Paris, le samedi 30 mars 2019.
Les médias ont annoncé le chiffre de 1 800 puis de 4 000
personnes qui ont marché de la gare de l'Est à l'esplanade du Trocadéro sous un
soleil de plomb.
CNEWS communique le chiffre de 11 945 contrôles à Paris et
de 32 interpellations.
Plusieurs tentatives de manifestation sauvage ont eu lieu,
avortées face à l'hyper réactivé des forces de l'ordre faisant rapidement face en
nombre aux manifestants.
Acte 20 : Paris, Bordeaux, Avignon, Toulouse… les Gilets jaunes toujours
Olivier Bernard (à Bordeaux), Marc Leras (à Marseille) avec
J.P-L et N.T.| 30 mars 2019, 22h44 | MAJ : 30 mars 2019, 23h43
Malgré les interdictions de manifester en centre-ville et le
déploiement des forces de l’ordre, des milliers de contestataires ont à nouveau
défilé ce samedi. En baisse par rapport à la semaine passée, la mobilisation a
été plutôt calme, sauf à Bordeaux et Avignon.
En dépit de près d’une trentaine d’arrêtés préfectoraux
d’interdiction de manifestation, les Gilets jaunes ont quand même défilé ce
samedi par milliers. Selon les chiffres du ministère de l’Intérieur, 33 700
contestataires étaient dehors. Selon le Nombre Jaune, plus de 102 000
personnes.
Un chiffre en baisse par rapport à la semaine dernière (40
500 pour l’Intérieur, 126 246 pour le Nombre Jaune). Dans l’ensemble, les
cortèges ont été calmes, les échauffourées les plus importantes ont eu lieu à
Bordeaux et Avignon. Il y a eu 103 interpellations et 56 gardes à vue sur
l’ensemble du territoire.
À Nice, le cortège a stationné devant l’hôpital où Geneviève
Legay, la retraitée membre d’Attac, blessée la semaine passée par une charge
des forces de l’ordre, était toujours hospitalisée. Une halte a également eu
lieu en signe de protestation devant le commissariat de la ville. Toulouse,
Lille, Montpellier, Caen, de nombreuses villes ont eu leur défilé. Les
rassemblements prévus devant des usines où sont fabriqués des équipements
utilisés par les forces de l’ordre, dans le Finistère et dans la Sarthe, n’ont
été que très peu suivis, en raison d’un déploiement dissuasif des forces de
l’ordre.
À Paris, 14 500 contrôles préventifs
Dans la capitale, c’est un cortège de 4 000 personnes selon
le ministère de l’Intérieur, qui s’est élancé du parvis de la Gare de l’Est
jusqu’à la place du Trocadéro. Mille de moins que la semaine passée à battre le
pavé. Aucun heurt notable n’est venu troubler le défilé, qui s’est déroulé dans
un climat apaisé avec des slogans tels que : « Arrêtez de dire que nous n’avons
plus de revendications ».
Seuls quelques jets de grenades lacrymogènes ont percé le
ciel bleu peu avant la dispersion du cortège, vers 17h30, lorsque des individus
cagoulés, ultra-minoritaires, ont tenté de provoquer les forces de l’ordre. Le
calme est revenu rapidement et des manifestants ont même esquissé un pas de
danse sur le parvis.
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Les Gilets jaunes passent devant la tour Eiffel et se
rendent à l’esplanade du Trocadéro. AFP/Martin Bureau
Le défilé avait été déclaré et les autorités ont durci leur
stratégie pour éviter les rassemblements sauvages. D’abord en multipliant les
contrôles d’identité préventifs, notamment aux abords du périmètre interdit
(des Champs-Élysées aux abords de l’Elysée et de l’Assemblée nationale) : près
de 14 500 contrôles à 20 heures – un record – pour 21 verbalisations et 37
interpellations.
Ensuite en déployant des forces en nombre : comme ces
intimidantes patrouilles des - nouvelles - unités de brigade de répression de
l’action violente motorisée (BRAV-M), composées de deux policiers à moto, qui ont
fendu les rues de Paris à la recherche d’émeutiers, sous le regard interloqué
des touristes.
À Avignon, les attroupements dispersés
Une présence des gendarmes à la sortie des autoroutes pour
éviter les opérations péages gratuits, les entrées des remparts bloquées par
des camions de CRS, des policiers inspectant les sacs de toutes les personnes
qui faisaient la queue pour entrer dans la ville : Avignon a connu une journée
de siège alors que les réseaux sociaux y annonçaient une manifestation
nationale non déclarée.
Les rassemblements étaient interdits dans Avignon
intra-muros, la gare et les principaux parkings de la ville étaient fermés,
ainsi que de nombreux commerces. À midi, l’esplanade du Palais des Papes, lieu
de rendez-vous, était vide, fréquentée par des touristes et de nombreux
policiers. Quelques dizaines de personnes, dont aucune n’arborait le Gilet
jaune interdit, s’étaient toutefois rassemblées devant la mairie pour entonner
des chants hostiles à Emmanuel Macron. En quelques minutes, la manifestation a
été dispersée sans ménagement et repoussée vers le périphérique. « Personne ne
porte le gilet jaune, nous ne manifestons pas, nous nous promenons »,
expliquait Christophe Chalençon, l’un des leaders présents sur place. « Nous ne
violons pas la loi. »
Quelques centaines de Gilets jaunes ont ensuite longuement «
joué au chat et à la souris » avec les forces de l’ordre secondées par un
hélicoptère. Les attroupements ont été dispersés à coups de lacrymogènes tout
l’après-midi. Les policiers ont essuyé des tirs de projectiles, du mobilier
urbain a été détruit et une dizaine de manifestants a été interpellé. « On n’a
pas pu visiter Avignon, mais on a vu beaucoup de policiers », témoignait
Gisèle, venue de la Drôme. « Je ne sais pas où on sera samedi prochain, mais on
y sera ».
À Bordeaux, Eric Drouet, Jérôme Rodrigues et Francis Lalanne
Lorsque le cortège s’élance dans le calme en début d’après
midi des quais de la Garonne, ils ont environ cinq mille manifestants. En tête,
deux des figures de la contestation : Jérôme Rodrigues qui veut que « la colère
s’exprime » et Eric Drouet. Ce dernier a précisé la nouvelle stratégie : «
désormais chaque semaine, la mobilisation sera organisée en alternance entre
Paris et les grandes villes de province ».
Sur les pancartes : « On veut le Ric », et toujours les
mêmes slogans anti Macron, avec le renfort de Francis Lalanne, sympathisant des
Gilets jaunes. Repoussés de l’hypercentre fermé par les forces de l’ordre, les
manifestants ont longé la Garonne, avant de s’approcher du périmètre interdit.
Après le saccage d’une vitrine d’agence bancaire par des
casseurs cagoulés et armés de barre de fer, les premiers incidents violents ont
éclaté quand les forces de l’ordre ont repoussé les manifestants. Jets de pavés,
usage des gaz lacrymogènes, la place de la République a été le théâtre
d’affrontements. Un engin de chantier a été brûlé et plusieurs interpellations
ont eu lieu.
En fin de journée, des dizaines de black blocks, arrivés la
veille à Bordeaux, mais moins nombreux que prévu, ont harcelé les forces de
l’ordre. Le dispositif était maintenu en début de soirée.
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