Macron après l'acte 18 des Gilets jaunes : «Maintenant,
c’est terminé»
Olivier Beaumont| 17 mars 2019, 21h50 | MAJ : 18 mars 2019,
7h45
Le président de la République, rattrapé par la crise des
Gilets jaunes, veut frapper fort, après ce nouveau samedi noir sur les
Champs-Elysées. Parmi les mesures attendues, une possible interdiction de
manifester sur l’avenue.
« On fera des annonces… quand elles seront décidées. Cela
mérite un peu de travail, et surtout pas de la précipitation », expliquait-on
dimanche soir pour justifier le silence prudent d’Édouard Philippe et de
Christophe Castaner à l’issue de la réunion de crise organisée à Matignon. Rien
de précis pour le moment, donc, malgré les « décisions fortes » réclamées la
veille au soir par Emmanuel Macron pour répondre au saccage, samedi, des
Champs-Élysées pendant la manifestation des Gilets jaunes.
Le Premier ministre se rendra ce lundi matin à 11h30 à
l’Elysée pour faire des propositions au chef de l’Etat. Elles devraient
effectivement déboucher dans la foulée par des annonces à la hauteur de la
crise. Plus concrètement, il s’agirait, selon nos informations, d’interdire
d’accès certains secteurs comme les Champs-Elysées, en les sanctuarisant. Bref,
le président a décidé de frapper fort : « Maintenant c’est terminé. J’insiste
pour que ce type de scène ne puisse plus se reproduire, notamment sur cette
avenue », a-t-il tonné, visiblement remonté, auprès ses équipes.
-
Paris, le samedi 16 mars. Réunion de crise au soir de l’acte
18 des Gilets jaunes pour Emmanuel Macron, Edouard Philippe et Christophe
Castaner./AFP/POOL/Christophe Petit-Tesson
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l’ordre
Ces mesures fortes - doublées d’un renforcement musclé des
forces de l’ordre - seront-elles suffisantes pour répondre à l’exaspération
grandissante des Français devant ces actes répétés (et surtout leur retour
fracassant samedi) ? Mais aussi face à la pression de l’opposition qui, depuis
ce week-end, accuse le gouvernement de laxisme.
Dimanche, les adversaires, souvent privés de munitions par
l’Elysée, ont en tout cas saisi la balle au bond. Pour François-Xavier Bellamy,
la tête de liste LR aux Européennes, « ce gouvernement a failli » et ne « fait
plus respecter l’ordre public ». Olivier Faure, le patron du PS, a reproché à
la majorité « de ne pas faire son travail ». « Dire qu’il y a encore quelques
semaines, au moment de l’élaboration de la loi anticasseurs, on nous accusait
d’être liberticides… », ironise un proche de Macron, qui attend justement que
cette loi soit promulguée - après son examen devant le Conseil constitutionnel
- pour ouvrir de nouveaux leviers d’action contre ce genre de violences. « Si
cette loi avait été effective, elle aurait été très utile, notamment pour
éloigner des activistes et contrôler les éventuels ports d’armes », embraie
Matignon, en rejetant clairement l’idée de passer par un nouveau texte
législatif après ce samedi noir. (…)
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