Le maire de Cannes
interdit les vêtements religieux à la plage
LE MONDE |
11.08.2016 à 22h26 • Mis à jour le 11.08.2016 à 23h19
David Lisnard, maire
(Les Républicains) de Cannes (Alpes-Maritimes), a pris le 28 juillet
un arrêté municipal interdisant le port de vêtements religieux sur
les plages de la ville. Un arrêté dont l’Agence France-Presse
(AFP) publie les détails jeudi 11 août.
« Une tenue de
plage manifestant de manière ostentatoire une appartenance
religieuse, alors que la France et les lieux de culte religieux sont
actuellement la cible d’attaques terroristes, est de nature à
créer des risques de troubles à l’ordre public (attroupements,
échauffourées, etc.) qu’il est nécessaire de prévenir. »
« L’accès
aux plages et à la baignade est interdit à compter de la signature
du présent arrêté jusqu’au 31 août 2016 à toute personne
n’ayant pas une tenue correcte, respectueuse des bonnes mœurs et
de la laïcité, respectant les règles d’hygiène et de sécurité
des baignades adaptées au domaine public maritime. »
« Le port de
vêtements pendant la baignade ayant une connotation contraire à ces
principes est également interdit. […] Toute infraction fera
l’objet d’un procès-verbal et sera punie de l’amende de
première catégorie, soit 38 euros. »
« Symbole de
l’extrémisme islamiste »
« Il ne s’agit
pas d’interdire le port de signes religieux à la plage », a
expliqué à l’AFP, jeudi, Thierry Migoule, directeur général des
services de la Ville de Cannes, à propos de cet arrêté. Il évoque
néanmoins le fait de vouloir prohiber « les tenues ostentatoires
qui font référence à une allégeance à des mouvements terroristes
qui nous font la guerre ». De telles « tenues » ont, selon lui,
commencé à être vues à Cannes depuis 2015.
M. Migoule a
également dit lors de son entretien à l’AFP qu’aucun burkini —
un maillot qui couvre intégralement le corps — n’avait été vu
sur les plages cannoises depuis la prise de cet arrêté. Selon lui,
lorsque ce sera le cas, les personnes seront d’abord invitées à
changer de tenue ou à quitter la plage, sans être immédiatement
verbalisées.
Si la loi française
interdit le port du voile intégral dans l’espace public, en
revanche rien n’interdit le port de signes religieux. La circulaire
sur la loi de 2010 concernant le voile intégral prohibe seulement la
dissimulation du visage dans l’espace public, ce qui vise notamment
le niqab. Le burkini, qui couvre le corps sans dissimuler le visage,
est donc une tenue tout à fait légale.
Interrogé par Nice
Matin, David Lisnard a de son côté déclaré :
« Je n’ai ni
le temps ni l’envie de polémiquer. J’ai pris cet arrêté parmi
tant d’autres pour assurer la sécurité de ma ville dans un
contexte d’état d’urgence. (...) On n’interdit pas le voile,
ni la kippa, ni les croix, j’interdis simplement un uniforme qui
est le symbole de l’extrémisme islamiste. Il faut arrêter de
vouloir caricaturer cet arrêté. Nous vivons dans un espace public
commun, il y a des règles à respecter. »
Autant de propos qui
ont fait vivement réagir Feiza Ben Mohamed, porte-parole et
secrétaire générale de la Fédération des musulmans du Sud,
évoquant sur Twitter la mise en place d’une « procédure » pour
faire annuler l’arrêté et incitant les personnes qui pourraient
être verbalisées à cause de cet arrêté à porter l’affaire
devant un tribunal administratif.
En savoir plus sur
http://www.lemonde.fr/societe/article/2016/08/11/le-maire-de-cannes-interdit-les-vetements-religieux-a-la-plage_4981587_3224.html#fZgFL51cKAQAz7PJ.99
Sem comentários:
Enviar um comentário