terça-feira, 31 de maio de 2022

Playbook Paris: Borne vise la Nupes— Le retour d’Hidalgo — Sanctions russes, épisode 6

 


Playbook Paris: Borne vise la Nupes— Le retour d’Hidalgo — Sanctions russes, épisode 6

 

BY JULIETTE DROZ

May 31, 2022 7:08 am

https://www.politico.eu/newsletter/playbook-paris/borne-vise-la-nupes-le-retour-dhidalgo-sanctions-russes-episode-6/

 

POLITICO Playbook Paris

Par JULIETTE DROZ

 

Bonjour à toutes et à tous, bon réveil, nous sommes mardi 31 mai. Hier, alors que les travailleurs pendulaires pendulaient vers leur foyer, Elisabeth Borne enfilait pour la première fois son costume de cheffe de la majorité. À moins de quinze jours du premier tour des législatives, la Première ministre a discuté en visio pendant une heure avec près de 350 candidats aux législatives sur les quelque 550 investis par Ensemble !. Depuis le QG de LREM, face à la myriade de petites fenêtres rétroprojetées, la PM est apparue “plus politique que d’habitude” selon un conseiller au fait des échanges, avec qui Playbook discutait à une heure fort avancée.

 

Viser la Nupes. Dans un discours plus offensif qu’à l’accoutumée, la PM a ciblé tour à tour le Rassemblement national et “son assemblage d’idées trompeuses” et la Nupes taxée de “mariage forcé” à gauche. Le chef de file de facto de l’attelage, Jean-Luc Mélenchon, a concentré une bonne partie des attaques de la nouvelle patronne de l’exécutif. Laquelle en a visiblement profité pour tester certaines formules face aux sortants zélés et aspirants-députés studieux : “La Nupes n’est pas le Front populaire mais un front renversé qui prétend combattre le RN alors que certaines convergences sautent aux yeux”, a-t-elle dit. Ou encore : “Ils ont la radicalité des slogans et des postures, quand nous incarnons la radicalité des actes et des résultats.”

 

Ça fait un peu peur. Loin d’être complètement rassuré, un parlementaire sortant, qui avait tractage au moment de la réunion, pestait à notre oreille contre le sentiment d’un gouvernement “en défensive”. “Tous les jours, il se passe un truc, mais on subit. En haut, plus personne ne communique”, déplorait le même. Dans les colonnes du Monde, le politologue Frédéric Dabi avait hier un langage encore plus imagé : “C’est presque du jamais-vu. Il n’y a pas de message passé par le gouvernement. Il n’y a pas d’action susceptible de créer de la mobilisation. On est dans une impression de “beurre mou””.

 

C’EST AUJOURD’HUI

LE RETOUR DU MARDI. Si vous faites encore des rêves où vous passez au tableau devant toute une classe de collège ricanante et sans pitié, vous aurez certainement une pensée compatissante pour Anne Hidalgo. Ce matin, un peu avant 10 heures, la maire de Paris affron… pardon, présidera le premier Conseil de Paris depuis ses 1,75% des suffrages au soir du premier tour. Dans la droite de l’hémicycle parisien, un généreux adversaire arrondissait même à 2,17%… avant de rappeler qu’il s’agit-là du pourcentage de Parisiens qui ont glissé un bulletin pour leur mairesse le 10 avril dernier. “Hidalgo a fait moins de voix à Paris qu’il n’y a d’agents municipaux dans la capitale”, se rengorgeait cet élu LR, visiblement très en forme, au combiné avec Playbook. De quoi donner le ton d’une semaine de forte houle sous les ors de l’Hôtel de Ville, où la session est prévue jusqu’à vendredi.

 

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Bilatérale de Madrid. Hier, avant même le début des hostilités, la droite faisait mine d’enrager contre une maire de Paris tellement “dilettante” qu’elle séchera la session de questions d’actualité prévue demain. Mercredi, Anne Hidalgo sera en effet à Madrid au côté du président du Comité international olympique dans l’optique des JO de 2024, grâce auxquels elle espère se refaire une santé. Esquive ou excuse ? L’un des adjoints d’Hidalgo a proposé aux oppositions de décaler le traditionnel rendez-vous du mercredi à la veille… ce que la droite a refusé. Confronté à cette menue contradiction par nos soins, l’élu LR cité plus haut tentait péniblement d’attraper la première branche venue, arguant que “c’est à Hidalgo de s’adapter” face à “un ordre établi”.

 

Comme c’est pratique. En raison de l’échéance législative, le programme de la session a été toiletté, certains dossiers chauds repoussés à l’été. Mais que les amateurs de joutes municipales en direct se rassurent : la cascade de polémiques de ces dernières semaines ne manquera pas de mettre un peu de pili pili au très officiel menu des débats. Il devrait ainsi être question du projet de réaménagement des abords de la tour Eiffel ou de celui de transformer le périphérique parisien en couronne de verdure. Les élus écologistes se feront un plaisir de revenir sur les objectifs manqués contre le réchauffement climatique. Les communistes ferrailleront, à n’en point douter, contre le nom de la nouvelle enceinte sportive dans le 18e arrondissement, qui doit accueillir des compétitions lors des Jeux olympiques : la marque Adidas a en effet été choisie pour baptiser la nouvelle Arena de la Porte de la Chapelle.

 

Bille de flipper. “Ça va partir dans tous les sens”, se délectait d’avance l’élu LR interrogé plus haut par nos soins. “Cette fois, on a décidé de dire stop au cirque”, répondait tout de go un conseiller de la mairesse, promettant des suspensions de séance à chaque “cri ou hurlement”.

 

HIDALGOLOGIE. Dans le cénacle de ceux qui discutent avec la maire de Paris, on la joue faussement tranquille. Pour l’un de ses adjoints socialistes, aucun doute, “elle est de retour aux affaires municipales, très réinvestie sur son mandat de maire”. L’un de ses amis sénateurs, qui l’a vue tout récemment, l’a trouvée “en forme, souriante” et surtout “moins amaigrie qu’à la fin de la campagne”. Pas de bilan sanguin à nous présenter, en revanche. Si Hidalgo reconnaît son “échec”, le “mais” n’est jamais bien loin, à écouter cet ami proche : “Elle a été le dernier fusible de la lente dégradation du PS. Pour le moment, j’ai l’impression qu’elle ronge son frein”. Hidalgo n’aurait d’ailleurs pas dit son dernier mot, puisqu’elle serait déterminée à peser après le 19 juin…

 

LR affûte l’argenterie. Dans l’opposition de droite, emmenée tambour battant par la maire du 7e arrondissement, Rachida Dati, on prédit déjà une pluie de sauterelles sur la tête de l’édile de la capitale : “Elle a coulé le PS, la gauche, elle est en train de couler Paris et peut-être sa majorité”, énumère un conseiller LR, qui n’a pas peur de charger la mule. Ce matin, dans les colonnes du Parisien, Dati dégaine la sulfateuse qu’elle porte en bandoulière. Petit morceau choisi : “Quand on fait moins de 2% à l’élection présidentielle et que l’on est à ce point désavoué par les électeurs nationaux, par les Parisiens et par ses alliés au Conseil de Paris, on n’a plus de légitimité et plus d’autorité pour diriger Paris”. Rappelons à toutes fins utiles que LR ne détient plus que deux circonscriptions sur les 18 que compte la capitale. Des bastions dangereusement fragilisés, comme vous le narrait Playbook récemment.

 

MA MAJORITÉ VA CRAQUER ? Mais les couteaux les plus aiguisés ne seraient-ils pas dans le tiroir de la table à manger commune, dans les rangs du PCF, d’EELV, voire même du PS ? Si la majorité municipale a toujours été remuante, certains de ses membres pourraient-ils être tentés d’être indociles une fois les législatives passées ? Depuis le banc de l’opposition, un observateur admire ainsi la scène : “Pour l’instant, ils ont besoin les uns des autres. S’il y en a un qui lâche, tout explose. Comme dans la corrida, on est dans la phase où on se pique pour se saigner un peu…”

 

Tenus par le bout de la Nupes. Depuis le début du mois de mai, communistes, écologistes, socialistes se sont alliés aux insoumis pour les législatives dans ce que la droite et la majorité dénoncent comme un pacte faustien. Au Conseil de Paris, de nombreux élus se verraient bien au Palais Bourbon dans trois semaines, ce qui explique pourquoi l’attelage de gauche file doux pour le moment. “Notre survie politique est liée à notre réussite ensemble. On a un intérêt politique de… préservation”, reconnaissait auprès de votre infolettre un élu écologiste dont le parti a obtenu deux circonscriptions sur les neuf jugées gagnables à Paris.

 

Côté LFI, l’unique élue insoumise de Paris et candidate aux législatives Danielle Simonnet affrontera d’ailleurs la protégée de la maire, Lamia El Araaje dans la 15e circonscription de Paris : “Politiquement, à Paris, ces élections vont donner beaucoup de députés à la NUPES (LFI et aux Verts), c’est-à-dire sur la gauche d’Hidalgo et sur un programme de rupture. Il faut qu’elle comprenne que le PS qu’elle a incarné n’est plus le point de centralité”.

 

O.K.CorrAnne. Dans cet accord législatif, qu’Hidalgo a soutenu du bout des lèvres, le PS n’a obtenu que deux circonscriptions sur les 18 de la capitale. Playbook vous le donne en mille, elles ne figurent pas parmi les plus favorables.

 

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PLAYBOOK EXPRESS

POINT SANCTIONS. Emmanuel Macron est toujours à Bruxelles pour la deuxième journée du Conseil européen, où les chefs d’Etat et de gouvernement discuteront notamment des prix de l’énergie. Hier soir, juste avant que ne sonne minuit, les dirigeants européens ont trouvé un accord politique sur le sixième paquet de sanctions contre la Russie, nous a glissé notre collègue Giorgio Leali avant un roupillon bien mérité.

 

Quasi-stop au pétrole. Après une longue soirée de négociations, ils ont notamment décidé de bloquer les importations de pétrole russe par voie maritime. Les importations par oléoduc vont en revanche continuer pour l’instant. L’Allemagne et de la Pologne ont toutefois annoncé vouloir arrêter les importations de pétrole russe via la tuyauterie. Si on ajoute cet engagement au total, cela représente près de 90% des importations de pétrole russe qui seront interrompues d’ici la fin de l’année. L’accord ressemble à une victoire pour la Hongrie, qui a demandé et obtenu que le pétrole importé par oléoduc soit exclu de l’embargo.

 

Aussi au menu. Le paquet avait été proposé par la Commission il y a presque un mois mais il n’avait pas encore été validé par les Etats membres, notamment à cause de ces problèmes de tuyauterie. D’autres mesures sont donc aussi annoncées, telles que l’exclusion de Sberbank du système de paiement international SWIFT, le blocage de trois chaînes russes et les sanctions de plusieurs personnalités russes, y compris le patriarche orthodoxe Cyrille.

 

Prochaine étape. L’accord doit maintenant être traduit et détaillé dans un texte juridique qui sera adopté par les ambassadeurs des 27 lors d’une réunion cette semaine, d’après plusieurs diplomates. Plus de détails ici (en anglais).

 

BUG RÉSOLU. Yahoo ! Quatre jours après l’ouverture du vote pour les Français de l’étranger, les autorités électorales ont enfin résolu le bug informatique qui empêchait des dizaines de milliers d’électeurs français de voter en ligne pour les élections législatives. Selon Samy Ahmar, conseiller de l’Assemblée des Français de l’étranger (AFE), jusqu’à 15% des 124 000 électeurs inscrits en Europe du Nord possèdent des adresses mail Yahoo ou AOL, qui ne pouvaient recevoir le code pour confirmer le vote. Playbook ne sait que trop à quel point il est complexe d’envoyer des dizaines de milliers de mails.

 

Deadline. Ces électeurs ont maintenant jusqu’à demain pour voter en utilisant Internet, ou devront le faire par d’autres moyens. Les Français de l’étranger votent en ligne depuis 2012. En 2017 néanmoins, lors des dernières législatives, le vote en ligne avait été suspendu en raison de craintes liées à la cybersécurité.

 

DIPLO FOCUS. L’incident diplomatique et footballistique de la semaine est loin d’être clos, après la conférence de presse hier du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin avec sa nouvelle collègue des Sports, Amélie Oudéa-Castéra. Le club de Liverpool et ses fans, désignés par le gouvernement comme les responsables principaux des scènes de chaos survenues samedi soir au Stade de France, ne décolèrent pas. Le président du club, l’Américain Tom Werner, a accusé Darmanin dans une lettre d’avoir fait des commentaires “irresponsables, non professionnels et tout à fait irrespectueux à l’égard des milliers de fans affectés physiquement et émotionnellement.” Les auditions des ministres par le Sénat, qui sont prévues, mais pas encore calées, seront certainement suivies avec intérêt outre-Manche.

 

D’autres gros titres. La brouille franco-britannique est toutefois un peu noyée parmi le tourbillon d’actualité qui agite le Royaume-Uni. Sans vouloir crier au loup, Boris Johnson est dans une mauvaise passe, et perd de plus en plus de soutiens au sein de son parti conservateur. Il est notamment lâché par certains élus qui craignent pour leur siège. Johnson n’est pas aidé par le Partygate, le scandale des les apéros et autres fiestas gouvernementales en plein confinement, qui fait toujours l’objet de rebondissements incessants, notamment depuis qu’un rapport faisant la lumière sur une partie des bamboches a été publié la semaine dernière. Mais le sujet du coût de la vie et de l’inflation, qui préoccupe beaucoup au Royaume-Uni, est aussi capital.

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