Des centaines de femmes « gilets jaunes » manifestent dans
plusieurs villes de France
A Paris, Toulouse ou Caen, des manifestantes se sont réunies
dimanche dans l’espoir de donner une image « inédite » et pacifique du
mouvement.
Le Monde avec AFP Publié hier à 14h21, mis à jour hier à
15h06
« Macron, t’es foutu, les gonzesses sont dans la rue. »
Plusieurs centaines de femmes « gilets jaunes » se sont rassemblées, dimanche 6
janvier, dans plusieurs villes de France, au lendemain de l’« acte VIII » qui a
réuni près de 50 000 personnes dans tout le pays. Leur but était de manifester
pacifiquement et de donner une image « inédite » du mouvement, alors que les
manifestations de la veille ont été marquées par de nouvelles violences.
A Paris, quelques centaines de manifestantes s’étaient
rassemblées à 11 heures sur les marches de l’Opéra Bastille pour chanter la
Marseillaise, des ballons jaunes à la main. Elles ont ensuite encerclé la
place, perturbant la circulation, avant de se diriger vers la place de la
République.
« En faisant cette première manifestation de femmes, on
voulait avoir un autre canal de communication que la violence, car tout ce qui
émerge du mouvement dans les médias ce sont les actes de violence et on oublie
le fond du problème », a déclaré à l’Agence France-Presse (AFP) Karen,
infirmière de 42 ans venue de Marseille et l’une des fondatrices du groupe
Facebook « Femmes gilets jaunes ». « Cette manifestation n’est pas féministe
mais destinée à donner une image inédite au mouvement », a-t-elle insisté.
Sophie Tissier, 40 ans, « mère isolée de deux enfants », a
expliqué au mégaphone être au RSA depuis deux ans et demi : « C’est très
difficile pour nous d’être mises en lumière dans la société en tant que femmes.
Or nous sommes plus pacifiques que les hommes et on veut mobiliser de façon
pacifique. (...) On est très nombreuses dans les manifestations, sur les
ronds-points, car on est plus touchées par le travail précaire. »
Lire le reportage : « Nous, on veut être acteurs de nos vies
» : à Paris, les « gilets jaunes » de retour dans la rue
« Précarisées, discriminées, révoltées »
A Toulouse, près de 300 femmes « gilets jaunes », selon la
préfecture, s’étaient réunies derrière une grande banderole noire sur laquelle
on pouvait lire : « Précarisées, discriminées, révoltées, femmes en première
ligne ». Les manifestantes se sont rassemblées à 11 heures sur la place
Arnaud-Bernard avant de s’élancer vers les boulevards du centre-ville,
encadrées par une présence policière discrète.
Les slogans visaient principalement le président de la
République : « Macron démission », « Macron, t’es foutu, les gonzesses sont
dans la rue » ou encore « Macron, si tu ne viens pas, c’est nous qui venons
chez toi ».
« Je suis venue pour l’avenir de nos enfants, expliquait
Monique, une fonctionnaire de 64 ans, on leur laisse une société pourrie.
Beaucoup vont être au chômage et les personnes âgées vont travailler de plus en
plus tard. Ils n’auront pas droit à la parole si on n’agit pas maintenant et le
peuple a droit à la parole » .
Lire la tribune : « Les “gilets jaunes” veulent rompre avec
le sentiment de dépossession »
A Caen, théâtre de scènes de violences samedi, une centaine
de femmes accompagnées parfois de leurs enfants sont parties de la place de la
Mairie pour défiler dans les rues aux cris de « Les femmes avec nous », « CRS
avant de gazer, accouchez ».
« Le gouvernement veut nous faire passer pour des casseurs,
mais aujourd’hui nous sommes des mères, des grands-mères, nous sommes les
filles, les sœurs de tous les citoyens, et nous voulons dire que (...) notre
colère est légitime. C’est lors des crises sociales que les droits des femmes
sont le plus en danger », a déclaré Chloé Tessier, 28 ans, professeure
d’équitation.
En Saône-et-Loire, à Montceau-les-Mines, une centaine de
femmes « gilets jaunes » ont elles aussi défilé dimanche matin. Parmi les
manifestantes, une dame âgée, avec une pancarte sur laquelle était écrit « Pour
la France de nos enfants » et une jeune femme poussant une poussette avec
l’inscription : « Je suis une fille et je ne veux pas d’enfant dans ce monde-là
».
Popularité: Macron et Philippe au plus bas
Par LEXPRESS.fr avec AFP ,
publié le 18/12/2018 à 07:04 , mis à jour à 11:05
Seuls 27% des Français jugent qu'Emmanuel Macron est un
"bon" président de la République, selon un sondage Odoxa.
Une lourde chute. Les cotes de popularité d'Emmanuel Macron
(27%) et d'Edouard Philippe (31%) baissent de cinq points en un mois, pour
atteindre leur plus bas niveau depuis le début du quinquennat, selon un sondage
Odoxa publié le 18 décembre.
Après un mois de crise des "gilets jaunes", le
chef de l'Etat poursuit sa descente quasi-ininterrompue entamée en mai et 73%
(+5) des Français interrogés portent désormais un jugement négatif sur son
action, selon cet institut.
"Président des riches" pour trois Français sur
quatre
Emmanuel Macron perd du terrain auprès des proches du PS
(-4), de La France insoumise (-11), mais aussi de La République en Marche (-3),
selon cette enquête pour France Inter, L'Express et La Presse régionale. Il est
toujours considéré comme le "président des riches" par 74% des
personnes interrogées (+3) et 33% (-16) seulement pensent désormais qu'il est
"compétent", contre 67% d'une opinion inverse.
Edouard Philippe l'accompagne dans sa chute : 31% des
Français le considèrent comme "un bon Premier ministre" contre 68%
(+5) d'un avis contraire.
Le Pen en forte hausse
Interrogés sur "l'Etat d'urgence économique et
social" et les mesures annoncées par le chef de l'Etat pour tenter
d'apaiser les "gilets jaunes", les Français sont partagés: pour 47%
il s'agit d'"un tournant du quinquennat", mais 53% ont une opinion
opposée.
Principale bénéficiaire de la période, Marine Le Pen gagne
six points en un mois avec 29% d'avis favorables et se hisse dans le trio de
tête des personnalités, derrière Nicolas Hulot (42%, -3) et Alain Juppé (35%,
+1).
Enquête réalisée en ligne les 13 et 14 décembre auprès de
990 personnes de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas. Marge d'erreur de
1,4 à 3,1 points.
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