domingo, 11 de janeiro de 2015

"Charlie Hebdo" : marche républicaine, le débat dérisoire / Marine Le Pen appelle à manifester en province et sera à Beaucaire / LE POINT


"Charlie Hebdo" : marche républicaine, le débat dérisoire

En se plaignant d'être "exclu" de la marche républicaine de dimanche, le FN a entraîné certains de ses opposants dans un débat politicien déplacé.
Par CHARLOTTE CHAFFANJON
On espérait que les politiques retiendraient leurs ardeurs polémiques le plus longtemps possible. Mercredi, après l'attentat terroriste contre Charlie Hebdo, au moment de mettre des mots sur l'indicible, l'union a primé. "Notre meilleure arme, c'est l'unité", plaidait François Hollande dans une allocution d'apaisement, en direct de l'Élysée.

Hormis un Jean-Marie Le Pen peu surprenant, qui s'interrogeait sur les limites de cette union nationale, la ligne unitaire n'a pas souffert de fissure pendant 24 heures. Et puis, jeudi, un appel à "une marche républicaine et silencieuse", lancé à l'issue d'une réunion des partis politiques, des syndicats et des associations de défense des droits de l'homme à l'Assemblée nationale, où n'était pas invité le FN, a déclenché la colère de Marine Le Pen, qui a repris le même air que le président d'honneur de sa formation.

Elle s'est posée en victime, déplorant que son parti soit "exclu". "L'idée lancée par le président de la République d'une union nationale dont serait exclu un parti qui représente 25 % des Français transforme cette union en une vaste escroquerie politicienne", a-t-elle osé.

"Exclu" au point d'être reçu à l'Élysée

Le problème, c'est qu'au lieu d'ignorer cette complainte pour se concentrer sur l'essentiel, ses opposants ont répliqué. "L'unité, ce n'est pas l'unité comme ça, c'est autour des valeurs de la République, sinon, c'est la confusion. Et si c'est la confusion, alors, ça n'a plus de sens", a estimé sur Europe 1 Julien Dray, le cofondateur de SOS Racisme.

Son camarade François Lamy, qui organise la marche pour le PS, a ajouté : "Il n'y a pas de place pour une formation politique qui, depuis des années, divise les Français, stigmatise les concitoyens en fonction de leur origine ou de leur religion, ou ne se situe pas dans une démarche de rassemblement des Français."

Marine Le Pen, "exclue" au point d'avoir été reçue par François Hollande vendredi, a dévoilé dans la cour de l'Élysée qu'elle avait réclamé, entre autres, au président la suspension de Schengen.

L'évolution dramatique des événements, deux prises d'otages vendredi, a mis un terme à ce débat dérisoire. Mais, avant, François Hollande avait fait une mise au point : "Il n'y a pas de contrôle. Tous les citoyens peuvent y venir. Ce sont eux qui décident." Salutaire.

Marine Le Pen appelle à manifester en province et sera à Beaucaire

La présidente du FN, pour qui le cortège parisien a été "récupéré, hélas, par des partis", défilera dans cette ville du Gard dirigée par son parti.
La présidente du Front national, Marine Le Pen, a appelé samedi ses partisans à défiler dimanche en province, et marchera elle-même à Beaucaire (Gard), et non à Paris où la "marche républicaine" en hommage aux victimes de Charlie Hebdo a été selon elle "récupérée par (les) partis".

"Le rejet de la barbarie appartient à tous les Français. Alors nous, élus de la nation, nous prendrons part au défilé là où l'esprit de tolérance est le plus fort, là où le sectarisme se fait moins violent. Nous irons aux côtés du peuple français, avec le peuple français, un et indivisible, ailleurs que dans le cortège parisien, récupéré, hélas, par des partis qui représentent ce que les Français détestent : l'esprit partisan, l'électoralisme et la polémique indécente", a déclaré Mme Le Pen dans une vidéo diffusée sur le site du FN.


Accompagnée notamment du député Rassemblement bleu marine du Gard, Gilbert Collard, elle se rendra elle-même à un rassemblement à 15 heures à Beaucaire, une ville du Gard remportée aux municipales de mars par le frontiste Julien Sanchez, a-t-on appris auprès de Florian Philippot, qui sera lui-même à Metz.

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