Le Front national
de marine le Pen n'est pour l'heure pas convié à la marche républicaine
organisée dimanche. © Michael Bunel / NurPhoto
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Marine Le Pen dénonce son
"exclusion" de la marche républicaine
Le Point - Publié
le 08/01/2015 à 15:30 - Modifié le 08/01/2015 à 19:31 / http://www.lepoint.fr/politique/marechal-le-pen-ne-pas-inviter-le-fn-a-la-marche-republicaine-n-est-pas-digne-08-01-2015-1894975_20.php
Une marche
républicaine est organisée dimanche à Paris après l'attentat contre Charlie
Hebdo, avec en question l'intégration du FN au défilé au nom de l'unité
nationale. Le Parti socialiste, le Parti communiste français, Europe Écologie-Les
Verts, le Mouvement républicain et citoyen, le Parti radical de gauche, le
Parti de gauche, l'UMP, l'UDI et le MoDem doivent participer à l'événement. L'entourage
de Nicolas Dupont-Aignan, patron de Debout la France, a annoncé qu'il faisait
aussi partie de la coordination et qu'il serait au rassemblement.
Cette
manifestation sera une "marche républicaine", à Paris, à partir de 15
heures, de la place de la République à la place de la Nation. Initialement
prévue samedi, elle aura finalement lieu dimanche, a annoncé Matignon, afin de
permettre la plus grande participation possible, les Français étant plus
disponibles ce jour-là, et d'offrir à la police un délai un peu plus long pour
organiser le rassemblement, selon un proche du Premier ministre.
Les dirigeants du
Conseil français du culte musulman (CFCM), instance représentative de l'islam
de France, ainsi que l'UOIF (proche des Frères musulmans) ont appelé jeudi
matin "les citoyens de confession musulmane à rejoindre massivement la
manifestation". Plusieurs organisations antiracistes (LDH, Licra, Mrap,
SOS Racisme) qui avaient déjà appelé à des rassemblements ont décidé de se
joindre à la marche républicaine. L'ancien Premier ministre François Fillon a
d'ores et déjà dit qu'il serait, "bien sûr", présent.
Marine Le Pen :
"il n'y a plus d'union nationale"
Au-delà, c'est
surtout la question de l'intégration du Front national à ce défilé qui est en
question, alors que l'ensemble de la classe politique appelle depuis mercredi à
l'union nationale. M. Lamy a insisté sur le fait qu'étaient invités à préparer
la manifestation les seuls partis "républicains". "Nous ne
sommes pour l'instant pas conviés" à la réunion préparatoire, a déclaré
Marine Le Pen à l'AFP. Si elle sera reçue vendredi matin à l'Élysée par François
Hollande, elle a dit jeudi attendre que le Premier ministre l'appelle pour lui
proposer de participer à cette manifestation. "J'attends que mon téléphone
sonne pour que le Premier ministre invite évidemment la représentante d'un
parti qui a fait 25 % aux dernières élections à se rendre à cette manifestation
d'unité nationale", a-t-elle ajouté. Et de marteler qu'il n'y a "plus
d'union nationale". "Les choses sont claires. Ils déclarent" que
le FN n'est pas le bienvenu, "à l'issue d'une réunion où ont été invités
l'ensemble des partis politiques sauf le FN. Il n'y a plus d'union nationale,
elle a disparu de leur fait".
Marion
Maréchal-Le Pen a estimé pour sa part que l'absence d'invitation pour le moment
du FN n'était "pas un comportement digne" de la part de Manuel Valls
et de François Hollande. "C'est petit. Ce n'est pas un comportement digne
d'un Premier ministre et d'un président de la République", a ajouté la
députée FN du Vaucluse, interrogée par Le Parisien. Pour la nièce de Marine Le
Pen, "ils parlent tous d'unité nationale, mais c'est juste un slogan ! S'il
y avait vraiment unité, nous serions invités. Pour eux, c'est une façon de
tenter de nous faire taire". "Mais la vérité, c'est que l'UMP et le
PS ont une part de responsabilité dans ces événements. C'est eux qui ont laissé
l'islamisme radical grandir sur le territoire français", accuse-t-elle.
Un adoubement
"républicain" pour le FN ?
Manuel Valls n'a
à l'heure actuelle pas répondu clairement : "Ce qui m'importe, c'est que
nous appréhendions ces individus et c'est l'unité nationale parce que c'est la
seule réponse possible. Mais l'unité nationale, c'est aussi autour des valeurs.
De valeurs profondément républicaines, de tolérance, de refus
d'amalgames." En revanche, un des porte-parole du PS, Olivier Faure, a lui
jugé qu'il ne fallait "exclure personne". Éric Coquerel, du Parti de
gauche, martèle : "bien sûr que non", le FN ne peut défiler dimanche.
"C'est une manifestation en hommage aux valeurs de Charlie Hebdo, une
certaine idée de la République. On ne doit pas faire une manifestation
contraire à ses valeurs."
Le secrétaire
général de l'UMP Laurent Wauquiez a affirmé que sa formation était
"unanime" pour s'opposer à l'exclusion du FN de la marche
républicaine. "C'est une position unanime : il n'est pas acceptable que le
Front national soit exclu pour une manifestation d'unité nationale. On ne
pourrait pas comprendre que certains Français soient exclus, quelles que soient
nos différences", a estimé M. Wauquiez, à l'issue d'une réunion
exceptionnelle du bureau politique de l'UMP jeudi après-midi. "Si c'est
une manifestation d'unité nationale, elle est par définition ouverte à tous les
Français. On ne pourrait pas comprendre qu'on exclue", a affirmé l'ancien
ministre.
Pour Jérôme
Sainte-Marie (CSA), "ce serait un changement important dans la vie
politique française si le Front national était intégré à des manifestations de
rue". Ce qui est en jeu, selon lui : "L'adoubement républicain du
FN." "L'union nationale auparavant était relativement simple à
organiser entre grands partis, mais aujourd'hui il y a une force FN très
positionnée sur islam-sécurité et dont l'intégration à l'union pose évidemment
problème", commente-t-il.
Selon lui,
"on sort du formalisme républicain pour aller vers l'union, ça bouleverse
tout. Cela permettrait à l'UMP de faire des alliances avec le FN. En effet,
s'ils sont intégrés dans une période de grande émotion nationale à l'arc
républicain, de quel droit les rejeter ensuite? Comment faire ensuite pour dire
que les exécutifs régionaux ne peuvent être élus avec des voix FN ?"
interroge-t-il.
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