sábado, 10 de janeiro de 2015

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Le Front national de marine le Pen n'est pour l'heure pas convié à la marche républicaine organisée dimanche. © Michael Bunel / NurPhoto

Marine Le Pen dénonce son "exclusion" de la marche républicaine

 Une marche républicaine est organisée dimanche à Paris après l'attentat contre Charlie Hebdo, avec en question l'intégration du FN au défilé au nom de l'unité nationale. Le Parti socialiste, le Parti communiste français, Europe Écologie-Les Verts, le Mouvement républicain et citoyen, le Parti radical de gauche, le Parti de gauche, l'UMP, l'UDI et le MoDem doivent participer à l'événement. L'entourage de Nicolas Dupont-Aignan, patron de Debout la France, a annoncé qu'il faisait aussi partie de la coordination et qu'il serait au rassemblement.

Cette manifestation sera une "marche républicaine", à Paris, à partir de 15 heures, de la place de la République à la place de la Nation. Initialement prévue samedi, elle aura finalement lieu dimanche, a annoncé Matignon, afin de permettre la plus grande participation possible, les Français étant plus disponibles ce jour-là, et d'offrir à la police un délai un peu plus long pour organiser le rassemblement, selon un proche du Premier ministre.

Les dirigeants du Conseil français du culte musulman (CFCM), instance représentative de l'islam de France, ainsi que l'UOIF (proche des Frères musulmans) ont appelé jeudi matin "les citoyens de confession musulmane à rejoindre massivement la manifestation". Plusieurs organisations antiracistes (LDH, Licra, Mrap, SOS Racisme) qui avaient déjà appelé à des rassemblements ont décidé de se joindre à la marche républicaine. L'ancien Premier ministre François Fillon a d'ores et déjà dit qu'il serait, "bien sûr", présent.

Marine Le Pen : "il n'y a plus d'union nationale"

Au-delà, c'est surtout la question de l'intégration du Front national à ce défilé qui est en question, alors que l'ensemble de la classe politique appelle depuis mercredi à l'union nationale. M. Lamy a insisté sur le fait qu'étaient invités à préparer la manifestation les seuls partis "républicains". "Nous ne sommes pour l'instant pas conviés" à la réunion préparatoire, a déclaré Marine Le Pen à l'AFP. Si elle sera reçue vendredi matin à l'Élysée par François Hollande, elle a dit jeudi attendre que le Premier ministre l'appelle pour lui proposer de participer à cette manifestation. "J'attends que mon téléphone sonne pour que le Premier ministre invite évidemment la représentante d'un parti qui a fait 25 % aux dernières élections à se rendre à cette manifestation d'unité nationale", a-t-elle ajouté. Et de marteler qu'il n'y a "plus d'union nationale". "Les choses sont claires. Ils déclarent" que le FN n'est pas le bienvenu, "à l'issue d'une réunion où ont été invités l'ensemble des partis politiques sauf le FN. Il n'y a plus d'union nationale, elle a disparu de leur fait".

Marion Maréchal-Le Pen a estimé pour sa part que l'absence d'invitation pour le moment du FN n'était "pas un comportement digne" de la part de Manuel Valls et de François Hollande. "C'est petit. Ce n'est pas un comportement digne d'un Premier ministre et d'un président de la République", a ajouté la députée FN du Vaucluse, interrogée par Le Parisien. Pour la nièce de Marine Le Pen, "ils parlent tous d'unité nationale, mais c'est juste un slogan ! S'il y avait vraiment unité, nous serions invités. Pour eux, c'est une façon de tenter de nous faire taire". "Mais la vérité, c'est que l'UMP et le PS ont une part de responsabilité dans ces événements. C'est eux qui ont laissé l'islamisme radical grandir sur le territoire français", accuse-t-elle.

Un adoubement "républicain" pour le FN ?

Manuel Valls n'a à l'heure actuelle pas répondu clairement : "Ce qui m'importe, c'est que nous appréhendions ces individus et c'est l'unité nationale parce que c'est la seule réponse possible. Mais l'unité nationale, c'est aussi autour des valeurs. De valeurs profondément républicaines, de tolérance, de refus d'amalgames." En revanche, un des porte-parole du PS, Olivier Faure, a lui jugé qu'il ne fallait "exclure personne". Éric Coquerel, du Parti de gauche, martèle : "bien sûr que non", le FN ne peut défiler dimanche. "C'est une manifestation en hommage aux valeurs de Charlie Hebdo, une certaine idée de la République. On ne doit pas faire une manifestation contraire à ses valeurs."

Le secrétaire général de l'UMP Laurent Wauquiez a affirmé que sa formation était "unanime" pour s'opposer à l'exclusion du FN de la marche républicaine. "C'est une position unanime : il n'est pas acceptable que le Front national soit exclu pour une manifestation d'unité nationale. On ne pourrait pas comprendre que certains Français soient exclus, quelles que soient nos différences", a estimé M. Wauquiez, à l'issue d'une réunion exceptionnelle du bureau politique de l'UMP jeudi après-midi. "Si c'est une manifestation d'unité nationale, elle est par définition ouverte à tous les Français. On ne pourrait pas comprendre qu'on exclue", a affirmé l'ancien ministre.

Pour Jérôme Sainte-Marie (CSA), "ce serait un changement important dans la vie politique française si le Front national était intégré à des manifestations de rue". Ce qui est en jeu, selon lui : "L'adoubement républicain du FN." "L'union nationale auparavant était relativement simple à organiser entre grands partis, mais aujourd'hui il y a une force FN très positionnée sur islam-sécurité et dont l'intégration à l'union pose évidemment problème", commente-t-il.

Selon lui, "on sort du formalisme républicain pour aller vers l'union, ça bouleverse tout. Cela permettrait à l'UMP de faire des alliances avec le FN. En effet, s'ils sont intégrés dans une période de grande émotion nationale à l'arc républicain, de quel droit les rejeter ensuite? Comment faire ensuite pour dire que les exécutifs régionaux ne peuvent être élus avec des voix FN ?" interroge-t-il.

"Pour le FN, le débat est différent : il a à gagner si l'ostracisme tombe, ça lui donne une liberté de manoeuvre". Intégrer le FN au front commun serait, selon Jean-Pierre Dubois, le président d'honneur de la Ligue des droits de l'homme (LDH), "une excellente nouvelle pour le FN. Marine Le Pen a pu dire : vous voyez que nous avions raison, et en prime, il va y avoir une légitimation officielle".

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