Les moissons de la colère.: Plongée dans l'Europe
nationaliste Broché – Grand livre, 21 mars 2024
de Charles Sapin (Auteur)
Un vent nouveau balaie le
Vieux Continent. Partout, les mouvements nationalistes progressent et
s'emparent du pouvoir. Le journaliste Charles Sapin a sillonné l'Europe pour
comprendre les ressorts profonds de cette grande mutation. Et livre
l'indispensable enquête sur le basculement en cours. En Suède, jadis paradis
social-démocrate, en Finlande, temple de la modération politique, en Italie,
pays fondateur de l'Union européenne et jusqu'aux très ouverts Pays-Bas, des
forces populistes et nationalistes gouvernent. Partout ailleurs, elles
connaissent une fulgurante ascension. Du Portugal, où le mouvement Chega a
multiplié par dix ses résultats dans les urnes, à l'Autriche où le FPÖ est
donné en tête aux européennes sans oublier l'Allemagne, où l'AfD est désormais
la deuxième force du pays... Quelles sont leurs singularités ? Leurs points communs ? Leurs
complicités parfois, leurs rivalités souvent et, toujours, eurs inarrêtables
ambitions ? Mêlant reportage et analyse, Charles Sapin
livre le panorama complet qui manquait à la compréhension de ce grand mouvement
qui saisit l'Europe de stupeur. Et dessine ce qui pourrait bien, en France,
nous arriver demain. Après avoir couvert les partis nationalistes en France
pour Le Figaro, Charles Sapin est devenu reporter pour l'hebdomadaire Le Point.
Il est l'auteur, avec François-Xavier Bourmaud, de Macron-Le Pen : Le tango des
fossoyeurs.
« Les
Moissons de la colère » : l’hybridation identitaire des droites et
des extrêmes droites européennes
Le
journaliste Charles Sapin ausculte avec une certaine complaisance le caractère
global du mouvement de panique nationaliste et du refus de lutte contre le
changement climatique.
Par Clément Guillou
Publié le 27 mars 2024 à 15h00
Livre. Il est des panoramas plus repoussants
que d’autres. C’est le cas de ce bref tour d’horizon des droites radicales
européennes entrepris par Charles Sapin, journaliste au Point, vade-mecum utile
avant les élections du 9 juin. Portugal, Pays-Bas, Suède, Allemagne,
Espagne, Danemark, mais aussi Hongrie et Italie, où elles sont déjà au
pouvoir : l’auteur rencontre quelques-uns des acteurs de cette bascule
politique continentale, qui pourrait se concrétiser lors des européennes avec
l’élection d’un tiers de députés issus de formations classées à droite du PPE
(Parti populaire européen). Le livre saisit froidement le caractère global de
ce mouvement de panique identitaire et de refus de lutte contre le changement
climatique auquel n’échappe aucune démocratie européenne.
En résulte, comme déjà constaté par les
politistes ces dernières années, une hybridation entre le discours de la droite
– voire des sociaux-démocrates, comme au Danemark – et de l’extrême droite. Et
le renouveau d’un clivage gauche-droite, passé ces dernières années au second
plan derrière l’opposition entre un centre libéral et européen et un populisme
xénophobe.
Cette opposition se nourrit, au-delà de
l’immigration, de thématiques nouvelles : les luttes contre le prétendu
« wokisme » et le réchauffement climatique. « C’est la fin de
l’ère populiste, s’emballe même Giovanni Orsina, professeur de l’université
Luiss de Rome. Il y a dorénavant une nouvelle droite. Et cette nouvelle droite,
dans de plus en plus de pays, est une droite nationaliste. »
Xénophobie et repli sur soi
C’est aller un peu vite en besogne. Les
mouvements populistes dominent en France ou aux Pays-Bas, et leurs projets
politiques diffèrent fortement de la droite nationale-conservatrice, y compris
leur rapport à l’Union européenne. Au fond, seuls les réunissent la xénophobie
et le repli sur soi. Ainsi comprend-on difficilement les pudeurs de l’auteur,
pour qui le qualificatif d’extrême droite ne saurait convenir à aucun des
mouvements cités. Pas même l’AfD (Alternative pour l’Allemagne), dont certaines
antennes régionales sont des nids à nostalgiques du IIIe Reich et dont le
conseiller de la coprésidente envisage un plan d’expulsion de plusieurs
millions de résidents allemands. La tête de liste aux élections européennes,
Maximilian Krah, demande « la remigration de ceux [nés allemands] qui ne
veulent et ne peuvent pas s’intégrer » et le rétablissement « d’un
ordre public qui soit culturellement allemand ».
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