domingo, 9 de junho de 2024

Les moissons de la colère.: Plongée dans l'Europe nationaliste de Charles Sapin / « Les Moissons de la colère » : l’hybridation identitaire des droites et des extrêmes droites européennes

 


Les moissons de la colère.: Plongée dans l'Europe nationaliste Broché – Grand livre, 21 mars 2024

de Charles Sapin (Auteur)

Un vent nouveau balaie le Vieux Continent. Partout, les mouvements nationalistes progressent et s'emparent du pouvoir. Le journaliste Charles Sapin a sillonné l'Europe pour comprendre les ressorts profonds de cette grande mutation. Et livre l'indispensable enquête sur le basculement en cours. En Suède, jadis paradis social-démocrate, en Finlande, temple de la modération politique, en Italie, pays fondateur de l'Union européenne et jusqu'aux très ouverts Pays-Bas, des forces populistes et nationalistes gouvernent. Partout ailleurs, elles connaissent une fulgurante ascension. Du Portugal, où le mouvement Chega a multiplié par dix ses résultats dans les urnes, à l'Autriche où le FPÖ est donné en tête aux européennes sans oublier l'Allemagne, où l'AfD est désormais la deuxième force du pays... Quelles sont leurs singularités ? Leurs points communs ? Leurs complicités parfois, leurs rivalités souvent et, toujours, eurs inarrêtables ambitions ? Mêlant reportage et analyse, Charles Sapin livre le panorama complet qui manquait à la compréhension de ce grand mouvement qui saisit l'Europe de stupeur. Et dessine ce qui pourrait bien, en France, nous arriver demain. Après avoir couvert les partis nationalistes en France pour Le Figaro, Charles Sapin est devenu reporter pour l'hebdomadaire Le Point. Il est l'auteur, avec François-Xavier Bourmaud, de Macron-Le Pen : Le tango des fossoyeurs.


« Les Moissons de la colère » : l’hybridation identitaire des droites et des extrêmes droites européennes

 

Le journaliste Charles Sapin ausculte avec une certaine complaisance le caractère global du mouvement de panique nationaliste et du refus de lutte contre le changement climatique.

 

Par Clément Guillou

Publié le 27 mars 2024 à 15h00

https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/03/27/les-moissons-de-la-colere-l-hybridation-identitaire-des-droites-et-des-extremes-droites-europeennes_6224472_3232.html

 

Livre. Il est des panoramas plus repoussants que d’autres. C’est le cas de ce bref tour d’horizon des droites radicales européennes entrepris par Charles Sapin, journaliste au Point, vade-mecum utile avant les élections du 9 juin. Portugal, Pays-Bas, Suède, Allemagne, Espagne, Danemark, mais aussi Hongrie et Italie, où elles sont déjà au pouvoir : l’auteur rencontre quelques-uns des acteurs de cette bascule politique continentale, qui pourrait se concrétiser lors des européennes avec l’élection d’un tiers de députés issus de formations classées à droite du PPE (Parti populaire européen). Le livre saisit froidement le caractère global de ce mouvement de panique identitaire et de refus de lutte contre le changement climatique auquel n’échappe aucune démocratie européenne.

 

En résulte, comme déjà constaté par les politistes ces dernières années, une hybridation entre le discours de la droite – voire des sociaux-démocrates, comme au Danemark – et de l’extrême droite. Et le renouveau d’un clivage gauche-droite, passé ces dernières années au second plan derrière l’opposition entre un centre libéral et européen et un populisme xénophobe.

 

Cette opposition se nourrit, au-delà de l’immigration, de thématiques nouvelles : les luttes contre le prétendu « wokisme » et le réchauffement climatique. « C’est la fin de l’ère populiste, s’emballe même Giovanni Orsina, professeur de l’université Luiss de Rome. Il y a dorénavant une nouvelle droite. Et cette nouvelle droite, dans de plus en plus de pays, est une droite nationaliste. »

 

Xénophobie et repli sur soi

C’est aller un peu vite en besogne. Les mouvements populistes dominent en France ou aux Pays-Bas, et leurs projets politiques diffèrent fortement de la droite nationale-conservatrice, y compris leur rapport à l’Union européenne. Au fond, seuls les réunissent la xénophobie et le repli sur soi. Ainsi comprend-on difficilement les pudeurs de l’auteur, pour qui le qualificatif d’extrême droite ne saurait convenir à aucun des mouvements cités. Pas même l’AfD (Alternative pour l’Allemagne), dont certaines antennes régionales sont des nids à nostalgiques du IIIe Reich et dont le conseiller de la coprésidente envisage un plan d’expulsion de plusieurs millions de résidents allemands. La tête de liste aux élections européennes, Maximilian Krah, demande « la remigration de ceux [nés allemands] qui ne veulent et ne peuvent pas s’intégrer » et le rétablissement « d’un ordre public qui soit culturellement allemand ».


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