Décadanse
de Patrick Buisson
Ce fut un
temps déraisonnable : Serge Gainsbourg inventait la «décadanse», Tony Duvert
réclamait la majorité sexuelle pour les enfants de six ans et Ménie Grégoire
s'obstinait à vouloir faire des ménagères des machines à produire des orgasmes
en rafales. Longtemps pourtant, la révolution sexuelle des années soixante-dix
a été présentée comme le temps des merveilles.
Un nouveau
marché a triomphé: celui du corps. Une nouvelle religion s'impose :
l'hédonisme, soit le culte de l'ego qui impose une nouvelle échelle de valeurs,
de nouveaux comportements, et remet en cause rien moins que des siècles de
morale chrétienne puis laïque.
La crise de
la reproduction de la vie s'accompagne d'une crise de la reproduction des
grands systèmes qui lui donnaient un sens.
Et si les grandes
lois soi-disant émancipatrices n'avaient été qu'un marché de dupes marquant à
la fois l'abolition du patriarcat et le triomphe de la phallocratie ?
La révolte
individualiste au nom de l'hédonisme aboutit à un monde délié, où les liaisons
protectrices n'existent plus, où la prise en charge de la société par l'État va
de pair avec la marchandisation des solidarités naturelles.
Après La Fin d'un
monde, Patrick Buisson poursuit son oeuvre de déconstruction de la modernité et
montre en quoi les peuples ont été trahis par les élites au nom d'une illusoire
libération des moeurs.
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