quinta-feira, 3 de abril de 2025

Trump le taxico

 


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Trump le taxico

By Anthony Lattier

15 mins read

April 3, 2025 7:00 am CET

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Playbook Paris

Par ANTHONY LATTIER

 

Avec ELISA BERTHOLOMEY et SARAH PAILLOU

 

TESLA… T’ES PLUS LÀ. Le scoop est signé de notre collègue Rachael Bade de POLITICO aux Etats-Unis : Elon Musk devrait quitter ses fonctions auprès du président américain dans les prochaines semaines. Donald Trump l’a fait savoir à sa garde rapprochée, dont plusieurs membres de son cabinet. Bien que le chef de l’Etat continue d’apprécier son travail, le multimilliardaire, à la tête du “département de l’efficacité gouvernementale”, est de plus en plus vu comme un allié encombrant par l’administration américaine et les deux hommes ont convenu que l’homme d’affaires devait retourner à ses affaires. La Maison-Blanche et Musk ont démenti l’information. Tous les détails sont par ici.

 

EN BARRIÈRES, TOUTES. Pendant que vous dormiez, Donald Trump a déclaré ni plus ni moins “l’indépendance économique” des Etats-Unis. Devant un parterre d’ouvriers et de patrons, il a dévoilé des augmentations sans précédent des droits de douane américains. On y revient tout de suite, juste après vous avoir souhaité un bon réveil et vous avoir informé que nous sommes jeudi 3 avril 2025.

 

GUERRE COMMERCIALE

BRANLE-BAS DE COMBAT : Emmanuel Macron organise une réunion dès cet après-midi à l’Elysée à la suite des annonces de Donald Trump. La présidence nous a confirmé la tenue de cette réunion, qui aura lieu à 16 heures, sans être en mesure de donner plus de détails sur les participants. Dans l’après-midi, le ministre de l’Economie, Eric Lombard, avait annoncé au Sénat que les “filières concernées” par les augmentations massives des droits de douane seraient reçues. “Le gouvernement sera aux côtés [des entreprises] pour que nous soyons solidaires, unis et efficaces”, avait prévenu Eric Lombard.

 

Tout tariff. Donald Trump a donc eu la main lourde : les augmentations seront a minima de 10% pour tous les pays. Avec quelques primes sur mesures. 34% pour la Chine. Pour l’Europe, qui a “arnaqué” les Etats-Unis, le tarif est de 20%. Ces nouveaux taux seront appliqués à partir du 5 (pour les plus doux) et 9 avril (pour les plus salés).

 

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Des choux et des carottes. Pour lancer une guerre, soit-elle économique, Washington a besoin d’agiter des preuves, parfois fabriquées. Alors, le président américain a brandi un tableau affichant les droits de douane supposément infligés à son pays. 39% pour l’UE, quand l’OMC parle d’une moyenne de 2,7%. Les chiffres de la Maison-Blanche semblent correspondre en réalité au déficit commercial divisé par les exportations américaines.

 

En outre. Les Antilles françaises ont la cote auprès de la Maison-Blanche, puisque Guadeloupe et Martinique bénéficient d’un taux de 10%. La Réunion, en revanche, se voit appliquer 37% de droits de douane et Saint-Pierre-et-Miquelon… 50%.

 

Délibération day. L’Europe va devoir se mettre d’accord sur une réponse. “Passons de la confrontation à la négociation”, a exhorté, tôt ce matin, Ursula von der Leyen. Depuis l’Ouzbékistan, où elle participe à un sommet Europe-Asie centrale, la présidente de la Commission européenne a toutefois assuré que l’UE est “prête à réagir” après ce “coup majeur” porté à l’économie mondiale. Les Vingt-Sept finalisent leur réponse aux taxes sur l’acier et préparent d’autres mesures de rétorsion face aux dernières annonces, a souligné UVDL. Ma collègue Camille Gijs vous dit tout de la réaction euroépenne ici (gratuit, en anglais).

 

RÉFORME DE L’AUDIOVISUEL PUBLIC

ÇA SE COMPLIQUE. L’examen de la réforme de l’audiovisuel public ressemble de plus en plus à un chemin de croix pour Rachida Dati. Après un nouvel incident en commission des Affaires culturelles, l’affaire est remontée jusqu’à Matignon hier soir, où François Bayrou avait convoqué la ministre de la Culture et le ministre des Relations avec le Parlement, Patrick Mignola, pour décider de la suite des événements.

 

Comment en est-on arrivé là ? Playbook vous a raconté hier que la ministre de la Culture avait haussé le ton face à une administratrice de l’Assemblée nationale mardi — qui avait jugé irrecevable le dépôt d’un amendement —, ce qui avait entraîné la suspension de l’examen du texte. La présidente de l’Assemblée Yaël Braun-Pivet a tenté une conciliation hier après-midi pour clore l’incident.

 

Las, dès la reprise de l’examen, la présidente de la commission, la socialiste Fatiha Keloua Hachi, a demandé à Rachida Dati de présenter des excuses, ce que celle-ci, ne reconnaissant pas les faits qui lui sont reprochés et dénonçant une instrumentalisation politique de la gauche, a refusé de faire. Nouvelle interruption de l’examen.

 

Quelques heures plus tard, à Matignon, François Bayrou a décidé, selon plusieurs sources, de maintenir malgré tout l’examen du texte lundi prochain en commission, et même de réserver impérativement la séance publique de jeudi aux débats sur ce texte.

 

Emporté par la houle. Or, d’après plusieurs interlocuteurs de votre infolettre, les chances d’adoption du texte, qui crée une holding pour chapeauter notamment Radio France et France Télévisions, se réduisent à vue d’oeil. La commission pourrait refuser lundi d’examiner le texte en présence de Rachida Dati. Si, malgré tout, le débat avait lieu, l’examen, en une seule journée, du millier d’amendements déposés, apparaît quasi impossible. Ce serait alors le texte issu du Sénat qui serait débattu dans l’hémicycle jeudi, lors d’une séance qui s’annonce houleuse avec une gauche chauffée à blanc.

 

A noter que tout ce pataquès pourrait faire une victime collatérale, à en croire un collaborateur parlementaire contacté hier : la proposition de loi “Paris Lyon Marseille”, adoptée en commission hier. Son examen en début de semaine pourrait être interrompu par celui sur la réforme de l’audiovisuel public, qui aura lieu, quoiqu’il arrive, jeudi.

 

 

CONDAMNATION DE MARINE LE PEN

LA BATAILLE DES MEETINGS. Trois jours après la condamnation à cinq ans d’inéligibilité avec effet immédiat de Marine Le Pen, la déflagration politique continue de se faire ressentir et chacun affûte ses armes dans la perspective de la journée de dimanche. Le RN a en effet appelé à un rassemblement “de soutien à Marine Le Pen”, place Vauban, à Paris.

 

A la Capitole. A l’image de Xavier Bertrand, qui redoute un “mauvais remake du Capitole [son attaque par des partisans de Trump en 2021]”, une partie de la classe politique s’inquiète de la nature de cet événement. D’où les propos de Jordan Bardella, tenus hier depuis le Parlement européen, pour certifier que ce rassemblement “ne [sera] pas un coup de force”.

 

ATTAL SAUTE SUR L’OCCASE. Si Jordan Bardella cherche à rassurer, Gabriel Attal surjoue la diabolisation de la manifestation RN. Selon le récit de ses équipes, c’est en prenant connaissance des propos “gravissimes” tenus par Marine Le Pen et Jordan Bardella en réunion de groupe mardi matin, que le secrétaire général de Renaissance a décidé de donner une autre portée à son premier grand meeting, prévu de longue date ce dimanche (on vous en parlait ici). “On ne peut pas laisser passer ça”, insistait l’un des conseillers d’Attal hier.

 

Concrètement. Après avoir imaginé faire de l’événement de dimanche “une démonstration de force sur la forme comme sur le fond” — c’est-à-dire, montrer que le parti est très actif et fourmille d’idées—, le patron de Renaissance veut s’en servir pour installer le duel avec le RN, “préfigurateur du débat de 2027”, selon son entourage. “La question qui se pose, c’est ‘est-ce qu’on a envie que la France devienne les Etats-Unis de Trump’ ?”, argumentait le conseiller cité plus haut (sans surprise, la réponse est “non”).

 

TONDELIER CHERCHE DES SOUTIENS. La gauche aussi veut en être. Après avoir appelé à une “initiative de défense de notre Etat de droit”, Marine Tondelier a fait chauffer son téléphone. La patronne des Ecologistes fait “le tour de toutes les organisations” pour “trouver la bonne idée” qui permettra de “marquer le coup symboliquement”, indiquait-elle à l’heure du déjeuner hier à votre infolettre. Une réunion de calage a eu lieu hier soir, a appris Playbook, pour avancer sur la mise en place de cette initiative.

 

Enfin presque. Les Insoumis seront-ils de la partie, eux qui, comme sur plusieurs autres sujets, ont adopté une position en décalage avec le reste de la gauche ? “Ils font partie du tour de table, parmi beaucoup d’autres”, se bornait-on à répondre prudemment dans l’entourage de la patronne des Ecologistes hier soir.

 

À NOTER, pour ceux qui l’ont ratée : la première réaction du chef de l’Etat, en Conseil des ministres, hier. D’après des propos rapportés, il a tout à la fois rappelé que la justice était “indépendante”, que les “magistrats doivent être protégés” et que “tous les justiciables ont droit au recours”.

 

DÉBAT SUR L’ÉNERGIE

POPOPUP LA PPE. Le troisième coup de semonce de Marine Le Pen l’a-t-il poussé à réagir publiquement ? François Bayrou est sorti du bois, hier après-midi, sur la question de la programmation pluriannuelle de l’énergie. Moins de vingt-quatre heures après que la cheffe de file des députés RN a de nouveau menacé, dans Le Parisien, de censurer le gouvernement si celle-ci était adoptée par décret uniquement, le Premier ministre lui a donné raison  : “Il est normal que le Parlement s’exprime sur un sujet aussi important”, a-t-il déclaré.

 

Grat-grat. Dans les cabinets ministériels, on se creusait la tête depuis plusieurs jours en réalité pour résoudre un dilemme : comment satisfaire à la fois les filières énergétiques, qui réclament un décret au plus vite, et les parlementaires, qui veulent à tout prix une loi — notamment ceux du RN et des Républicains, qui surfent sur un discours pro-nucléaire et anti-renouvelables ?

 

La contre-proposition de Bayrou : un débat, sans vote, aura lieu dans les prochaines semaines au Parlement, en plus de l’examen avant la fin du mois de juin d’un texte de loi, la proposition de programmation énergétique de Daniel Gremillet (LR), adoptée au Sénat à l’automne, et qui entendait justement pallier l’absence de débat au Parlement. Le décret, quant à lui, devrait sortir bientôt, comme vous l’expliquent mes collègues de notre infolettre Energie et climat, dans cet article (gratuit).

 

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AUSSI À L’AGENDA

Emmanuel Macron réunit à 16 heures des représentants des filières concernées par la hausse des droits de douane américains. Il organise une nouvelle réunion avec François Bayrou et plusieurs ministres pour parler effort de défense, finances publiques et réformes.

 

François Bayrou échange avec Mathias Ott, délégué interministériel à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT à 17 heures.

 

Elisabeth Borne participe à la réunion des recteurs à 9h30. Elle se rend ensuite à Reims avec Marie Barsacq dans le cadre de la Semaine olympique et paralympique 2025. Bruno Retailleau et François-Noël Buffet tiennent une conférence de presse à 10 heures à Beauvau pour présenter les résultats de leurs six mois d’action à la tête du ministère. Eric Lombard s’entretient par téléphone avec son homologue grec Kostís Hadjidákis. Jean-Noël Barrot prend un petit-déjeuner de travail avec son homologue israélien Gideon Saar. Il se rend ensuite à Bruxelles pour la réunion des ministres des Affaires étrangères de l’Otan. Benjamin Haddad est à Bilbao en Espagne pour une session de travail trilatérale avec l’Espagne et le Portugal. Manuel Valls discute avec Edouard Vieillefond, directeur général de la Caisse centrale de réassurance.

 

Agnès Pannier-Runacher discute avec Yann Arthus-Bertrand, président de la fondation GoodPlanet. Elle ouvre ensuite la Journée de la mode circulaire à l’Institut français de la mode. Yannick Neuder rencontre Philippe Denormandie, délégué général de la Fondation mutuelle nationale des hospitaliers, Patricia Lefebure, présidente de la Fédération des médecins de France, puis son homologue marocain Amine Tahraoui. Amélie de Montchalin échange avec Rémy Rioux, président de l’AFD puis Renaud Villard, directeur général de la Caisse nationale d’assurance vieillesse.

 

Véronique Louwagie converse avec Benoit Santoire, président de la Chambre nationale des commissaires de justice. Clara Chappaz est à Lille pour le forum In Cyber. Nathalie Delattre discute avec Olivier Sichel, directeur général par intérim de la Caisse des dépôts et des consignations. Philippe Tabarot rencontre Guillaume Faury, PDG d’Airbus.

 

Yaël Braun-Pivet discute avec Andrija Mandić, président du Parlement du Monténégro puis avec le Grand maître du Grand Orient de France, Nicolas Penin. Elle rencontre aussi Tatiana Faria-Salomon, présidente de l’association #JamaisSansElles.

 

Gérard Larcher rencontre Jean-Emmanuel Casalta, président de Public Sénat.

 

Assemblée nationale : dans le cadre de la niche parlementaire d’Horizons : discussions sur la proposition de loi (PPL) visant à valoriser la réserve communale de sécurité civile, celle visant à faire exécuter les peines d’emprisonnement ferme, la PPL pour réformer l’accueil des gens du voyage, celle visant à restaurer l’autorité de l’Etat et enfin celle visant à renforcer la démographie professionnelle des orthophonistes.

 

Les députés Pierre-Yves Cadalen (LFI) et Hervé Berville (EPR) tiennent un point presse à 10 heures à la suite de la proposition de résolution tendant à créer un Institut océan de l’université des Nations unies en France.

 

Sénat : la délégation aux collectivités territoriales et Gérard Larcher accueillent les Assises de la simplification sur le thème “Adapter les normes à la diversité des territoires” en présence de François Bayrou, François Rebsamen et Françoise Gatel à partir de 8h30. En séance publique, suite de la PPL pour lutter contre les fraudes aux aides publiques et celle visant à renforcer la lutte contre les violences sexuelles et sexistes.

 

Laurent Wauquiez est en meeting au Palais des congrès de Montélimar à 12h15 puis au Petit Parnasse de Nîmes à 18h45.

 

Jérémie Iordanoff organise un colloque “La Vème République en crise : comment sauver la démocratie ?”, avec notamment François Hollande et Benjamin Morel.

 

François Ruffin tient un meeting à la gare de Noyon dans les Hauts-de-France à 19 heures.

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