Playbook Paris: À la carte — Coquerel fâche
Braun-Pivet — Sénatoriales dans les Yvelines
BY ANTHONY
LATTIER
MAY 30,
2023 7:10 AM CET
POLITICO
Playbook Paris
Par ANTHONY
LATTIER
Avec ELISA
BERTHOLOMEY
Bonjour à toutes
et à tous, nous sommes mardi 30 mai 2023, très bon réveil. Gardez la zappette à
proximité ce matin, Playbook a comme l’intuition que plusieurs interviews
politiques matinales pourraient s’avérer intéressantes…
À LA CARTE. Par
exemple, accompagnez vos tartines du passage de Gabriel Attal à 8 h 30 sur BFM
TV. Le ministre des Comptes publics va défendre ses mesures de lutte contre la
fraude sociale dévoilées dès hier soir dans Le Parisien. Ce sera l’occasion
pour lui de s’expliquer sur sa proposition de fusion de la carte d’identité et
de la carte Vitale, une idée qui permettrait de s’attaquer au “tourisme médical
illégal”. Le ministre dénonce les “personnes venant en France et utilisant la
carte Vitale de quelqu’un d’autre pour des soins”. Et annonce déjà le lancement d’“une mission de
préfiguration pour déterminer le calendrier et les modalités” de sa
proposition.
Attal joue
solo. L’initiative, selon nos informations, a sacrément chatouillé les narines
de son collègue Gérald Darmanin. Au ministère de l’Intérieur, on “s’étonnait”
en effet hier soir auprès de votre infolettre de cette proposition pour
laquelle Beauvau — qui s’occupe des cartes d’identité, rappelons-le — “n’a
jamais été consultée”.
Château de
cartes. La mesure est par ailleurs jugée irréaliste : “la fusion des deux
cartes est manifestement techniquement impossible à mettre en œuvre”, nous
écrivait un cadre du ministère hier soir. Le même ajoutait que la “Cnil [Commission
nationale de l’informatique et des libertés] y est opposée parce que cela
pourrait enfreindre la protection des données et les libertés individuelles”.
Pour lutter contre la fraude sociale, Beauvau préfère s’en tenir à la mise en
place de la carte Vitale biométrique qui a obtenu un premier vote favorable au
Sénat en août dernier.
PPL LIOT
BRAUN-PIVET VS
COQUEREL. Mais d’autres joyeusetés télévisées vous attendront plus tôt, dès 7 h
40 ce matin, avec l’interview de Yaël Braun-Pivet sur France 2, vers laquelle
votre infolettre vous encourage aussi à tendre une oreille. Car la présidente
du Palais Bourbon a peut-être (enfin !) trouvé une bonne raison de réunir le
bureau de l’Assemblée afin de discuter de la PPL Liot d’abrogation des
retraites (celle qui sera examinée le 8 juin, pour ceux qui reviennent de
Mars).
En rogne.
Braun-Pivet n’aurait en effet pas du tout apprécié la façon dont le président
de la Commission des Finances Eric Coquerel s’y est pris pour se prononcer sur
la recevabilité financière de proposition de loi, a appris Playbook. Et elle
compte le faire savoir.
Ce qu’elle
reproche au député Insoumis. Coquerel a quasiment dévoilé sa décision — qui
aurait pu prédire, comme dirait l’autre — de juger recevable la PPL Liot dans
la presse (il s’en expliquait hier dans Le Monde), tout en attendant le dernier
moment pour l’annoncer formellement à l’Assemblée. Autre motif d’agacement :
que Coquerel rende son verdict ce matin à 10 h 30, soit après la conférence des
présidents de l’Assemblée. Braun-Pivet aurait elle “veillé à respecter les
règles”, quand “Coquerel ne les respectait pas”, pestait hier auprès de
Playbook son entourage.
Conséquence :
Braun-Pivet va-t-elle convoquer le bureau de l’Assemblée afin de statuer sur ce
qu’elle perçoit comme des manquements à la procédure de la part de Coquerel ? La décision n’est pas prise, mais
c’est en tout cas ce qu’espèrent certains. Et une hypothèse que son entourage,
sollicité hier, n’écartait pas.
En clair,
le rejet, avant l’examen en séance, de la proposition de loi d’abrogation de la
réforme au motif de son irrecevabilité financière reviendrait alors sur la
table. Rappelons que la
présidente de l’Assemblée, qui n’avait pas envie d’endosser le mauvais rôle,
avait jusqu’à présent exclu de convoquer le bureau pour ce motif. Et ce, malgré
l’insistance de certains cadres de la majorité, comme vous l’avait raconté
Playbook.
Il compte sur
elle. De son côté, Coquerel a demandé hier à Braun-Pivet, dans Le Monde, “de ne
pas céder aux pressions des siens” en convoquant le bureau de l’Assemblée,
instance qui a déjà jugé recevable une première fois la PPL Liot. “J’espère
qu’elle persistera et défendra jusqu’au bout l’initiative parlementaire et les
droits de l’opposition”, ajoutait le président de la commission des Finances.
ÉLECTIONS
SÉNATORIALES
CAP À
L’OUEST. Les week-ends prolongés titillent décidément l’intérêt de Playbook
pour les élections sénatoriales. Après les Hauts-de-Seine et Paris, direction
les Yvelines ce matin où les choses se passent pour le mieux entre les partis
de la majorité. Non. Pas vraiment.
Les
chiffres. Six sénateurs remettent leur siège en jeu dans ce département
forcément scruté. Eh oui, il s’agit tout de même du fief électoral du président
du Sénat : Gérard Larcher y est élu aux côtés de quatre autres sénateurs de
droite. Le sixième
parlementaire, Martin Lévrier, pointe à Renaissance et prévoit de rempiler.
Le lièvre. Sauf
que sa candidature ne fait pas l’unanimité au sein du parti macroniste. Certes,
il bénéficie du soutien de Yaël Braun-Pivet — elle-même députée du 78 — qui
estime, assurait-elle hier à Playbook, qu’il “exerce bien son mandat”. Mais il
ne suscite guère l’enthousiasme d’Aurore Bergé (autre élue du département) qui
préfèrerait une autre tête de liste avec un deal avec le Modem.
Ça tombe bien,
les Yvelines sont aussi le département d’élection du ministre Jean-Noël Barrot,
par ailleurs vice-président du parti bayroutiste. Pour les sénatoriales, Barrot soutient la
candidature de son ancienne suppléante Anne Grignon. Maire de Lévis-Saint-Nom,
présidente d’intercommunalité, elle aurait l’avantage de “tirer une liste d’union
composée de maires susceptible de décrocher deux sièges pour la majorité”,
arguait le ministre auprès de votre infolettre. Et donc d’embêter, pardon de
challenger Larcher.
Barrage à
Barrot. Les ambitions du
Modem sont vues d’un très mauvais œil par Renaissance où la décision a été
prise, au début de l’année, de réinvestir d’office les sortants. Plusieurs
sources assuraient d’ailleurs hier à votre infolettre que le secrétaire général
de l’Elysée, Alexis Kohler himself, s’était fendu d’un coup de fil à Jean-Noël
Barrot (ce que le ministre dément) pour débrancher sa candidate et laisser la
tête de liste à Martin Lévrier — le négociateur du Modem, Marc Fesneau, étant
prêt à le soutenir.
Orage à
l’Horizons. Pour compliquer le tout, Horizons menace de présenter son candidat
en dissidence dans le cas où la tête de liste ne reviendrait pas à Martin
Lévrier. Menée par Hervé Charnallet, maire Horizons d’Orgeval, la liste
philippiste “piquerait des voix à la majorité et permettrait à Larcher de faire
le grand chelem”, dixit un bon connaisseur des enjeux yvelinois. Soit
exactement ce que Renaissance et le Modem veulent à tout prix éviter. “Le seul
enjeu politique dans tout cela est le suivant : est-ce que Larcher fera cinq ou
six sièges ?”, s’interrogeait le même.
DES NEWS DU 92.
Les choses semblent rentrer dans l’ordre pour les LR dans les Hauts-de-Seine,
après les bisbilles entourant la possible investiture de Joëlle
Ceccaldi-Raynaud. Selon les informations recueillies par Playbook hier, c’est
bien la maire de Puteaux qui sera candidate en quatrième position, la
vice-présidente de la région Ile-de-France, Marie-Do Aeschlimann récupérant
elle la sixième place.
La suite au
prochain épisode. Un accord a été trouvé mercredi dernier lors d’un dîner
réunissant le président du conseil départemental, les parlementaires et les
maires LR et divers-droite des Hauts-de-Seine. “Il y a eu unanimité pour
soutenir une liste d’union et cet ordre pour les places” nous textotait hier
l’un des participants. Les discussions doivent néanmoins se poursuivre, le
couple Aeschlimann — Manuel, époux de Marie-Do Aeschlimann, est maire
d’Asnières-sur-Seine — laissant planer la menace d’une liste dissidente.
PLAYBOOK EXPRESS
BERCY RÉGALE.
Bruno Le Maire a convié une trentaine de parlementaires Renaissance à déjeuner
demain à Bercy. Sont attendus pour participer aux agapes : la présidente du
groupe Aurore Bergé, le président de la commission des Affaires économiques,
Guillaume Kasbarian et quelques figures du groupe comme le rapporteur du Budget
Jean-René Cazeneuve ou les porte-paroles, Maud Brégeon et Benjamin Haddad.
Kids united.
Au-delà d’une sympathique réunion politique “entre ‘cool kids’ de la majorité”,
selon les mots de l’un des invités avec qui Playbook déjeunait la semaine
dernière, “les finances publiques et la suite” seront au menu. Justement, c’est
vendredi que l’agence Standard & Poor’s doit actualiser sa notation de la
dette française, une perspective qui inquiète Le Maire (votre infolettre vous
le racontait ici). Rien de neuf dans la méthode, à en croire un parlementaire
proche du patron de Bercy et lui aussi convié : “Le Maire a toujours réuni
assez largement les parlementaires pour discuter des textes à venir”.
LA FAMILLE
S’AGRANDIT. Playbook Bruxelles a eu vent d’une réunion plus secrète. Les
ministres des pays de l’UE en charge des Affaires européennes se sont retrouvés
hier soir au Sofitel de la capitale de la frite ; l’invitation venait de la
ministre Laurence Boone et de son homologue allemande, Anna Lührmann. Selon les
yeux et les oreilles de Playbook Bruxelles sur place, un conseiller français et
un conseiller allemand ont partagé leurs réflexions sur les “réformes
institutionnelles nécessaires” avant que l’Ukraine et d’autres pays puissent
adhérer à l’Union.
TCHOU-TCHOU.
Voilà une info que les plus ferrovipathes d’entre vous ne doivent pas louper.
Jeudi dernier, le premier train de la ligne de nuit “European Sleeper” s’est
élancé de Berlin pour rejoindre Bruxelles. L’occasion pour nos collègues Joshua
Posaner et Hanne Cokelaere d’embarquer à bord et de vous raconter ici les
enjeux politiques passionnants de cette nouvelle ligne financée par
crowdfunding. L’article est en anglais, et vaut le détour rien que pour les
épatantes illustrations de Dato Parulava — qui chaque matin met en ligne votre
Playbook.
AUSSI À L’AGENDA
Emmanuel Macron
préside le Conseil des ministres à 10 heures.
Elisabeth Borne
participe au petit-déjeuner de la majorité à 8 h 30 et déjeune avec le
président de la République à 13 heures.
Bruno Le Maire se
rend à 9h15 à Douvrin dans le Pas-de-Calais pour inaugurer la gigafactory de
l’entreprise Automotive Cells Company en présence d’Agnès Pannier-Runacher,
Roland Lescure, de Volker Wissing, ministre des Transports de la République
fédérale d’Allemagne et d’Adolfo Urso, ministre des Entreprises de la
République italienne.
Assemblée
nationale : en séance publique à 15 heures et 21h30, questions au gouvernement
et suite de l’examen du projet de loi de programmation militaire.
La commission des
Affaires sociales auditionne à 17 h 15 Gabriel Attal sur le projet de loi
d’approbation des comptes de la Sécurité sociale de l’année 2022. La commission des Affaires
culturelles auditionne à 17 h 30 Carole Grandjean sur la réforme du lycée
professionnel. La délégation
aux Collectivités territoriales auditionne à 17 h 15 Stanislas Guerini.
A 10h30, point
presse d’Eric Coquerel pour dévoiler sa décision concernant la PPL d’abrogation
de la réforme des retraites.
Sénat : en séance
publique à 14 h 30 et 21 h 30, scrutin public sur le projet de loi dédié aux
douanes. Puis débat sur la France rurale face à la disparition des services au
public, vote PPL Bourses d’études et parent en situation de handicap et PPL
Reconnaître et soutenir les entrepreneurs français à l’étranger.
La commission
d’enquête sur le “Fonds Marianne” auditionne à 16 heures Abdennour Bidar,
président de Fraternité générale, Xavier Desmaison, président de Civic Fab et
Rudy Reichstadt, directeur de Conspiracy Watch.
MATINALES
7h30. Public
Sénat : Vincent Capo-Canellas, sénateur UC de la Seine-Saint-Denis.
7 h 40. France 2
: Yaël Braun-Pivet, présidente de l’Assemblée nationale … RTL : Olivier
Marleix, président du groupe LR à l’Assemblée nationale … RMC : Franck Allisio,
député RN des Bouches-du-Rhône.
7 h 45. Radio J :
Philippe Vigier, député Modem d’Eure-et-Loire.
7h50. France
Inter : Bruno Retailleau, président du groupe LR au Sénat … France Info :
Jean-Noël Barrot, ministre de la Transition numérique.
8h00. Public
Sénat : Bertrand Pancher, président du groupe Liot à l’Assemblée
nationale.
8h15. CNEWS :
Olivier Dussopt, ministre du Travail … France 2 : Olivier Goy … Sud Radio :
François-Xavier Bellamy, eurodéputé LR … Radio Classique : Agnès
Verdier-Molinié, directrice de la fondation Ifrap.
8h20. France
Inter : Jean-Marc Jancovici, ingénieur … RFI : Benjamin Saint-Huile, député
Liot du Nord.
8h30. France Info
: François Molins, procureur général près la Cour de Cassation …BFMTV/RMC :
Gabriel Attal, ministre des Comptes publics … LCI : général Vincent Desportes,
ancien directeur de l’École de Guerre.
CARNET
AUJOURD’HUI
DANS PARIS INFLUENCE : Les candidats pour le Medef passent leur grand O … Les diplos minoritaires à se fondre dans
la masse des hauts fonctionnaires … L’Europe face à l’influence chinoise. C’est
à 7h30 pour nos abonnés POLITICO Pro.
ANNIVERSAIRES
: Alain Griset, ancien ministre délégué aux PME … Jean-Michel
Houllegatte, sénateur SER de la Manche … Franck Louvrier, maire LR de La
Baule-Escoublac … Bertrand Delanoë, ancien maire de Paris … Rachel Keke,
députée LFI du Val-de-Marne.
Un grand merci à : nos éditrices Zoé Courtois et Pauline de
Saint Remy, Martin Lagrave pour la veille et Dato Parulava pour la mise en
ligne.
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