En moins de dix ans, la dette publique a grimpé
de plus de 1.000 milliards d'euros. Elle atteint
113,7 % du PIB fin septembre et a augmenté de plus de 71 milliards d'euros en
trois mois.
Décryptage
: 5 minutes pour comprendre la dette publique
https://www.economie.gouv.fr/decryptage-5-minutes-pour-comprendre-la-dette-publique
À la fin du
deuxième trimestre 2024, la dette publique s’établit à 3 228,4 milliards
d’euros d’après la dernière publication de l’INSEE en date du 27 septembre
2024, soit 112 % du PIB. Selon le baromètre Elabe du 3 octobre dernier, 82 %
des Français jugent urgent de réduire la dette publique en France. Mais,
concrètement, à quoi correspond cette dette ? Comment est-elle générée ? À
l’aide de questions/réponses, on vous aide à mieux comprendre ce sujet.
Sommaire
Décryptage
: 5 minutes pour comprendre la dette publique
Qu’appelle-t-on
dette publique ? Comment la définir ?
Pourquoi
la France doit-elle emprunter ? Et quelles en sont les conséquences ?
Pourquoi
s’endetter ? Quels impacts sur le budget ?
Comment
sont contractés les emprunts ?
Qui
prête à la France ?
Quelle
est la situation en 2023 ?
Ressources
utiles
Qu’appelle-t-on
dette publique ? Comment la définir ?
La dette
publique désigne l’ensemble des emprunts contractés par les administrations
publiques qui ne sont pas encore remboursés.
© Ministères
économiques et financiers - source INSEE
Ces
administrations publiques désignent :
l’État,
les
organismes divers d'administration centrale (ODAC) : il s’agit notamment des
établissements tel que les universités, les musées, etc.
les
administrations publiques locales : cela correspond aux collectivités
territoriales, aux établissements publics locaux, aux organismes consulaires
(CCI, CMA, Chambre d'agriculture), etc.
les
administrations de Sécurité sociale : il s’agit principalement du régime
général et des régimes spéciaux de Sécurité sociale, des régimes d’assurance
chômage, des régimes complémentaires de retraites, des hôpitaux publics, etc.
À savoir
Il existe
plusieurs définitions de la dette publique. Celle que nous utilisons est la
dette des administrations publiques au sens du Traité de Maastricht,
c’est-à-dire selon la comptabilité utilisée par l’Union européenne et ses pays
membres.
Pourquoi la
France doit-elle emprunter ? Et quelles en sont les conséquences ?
© Ministères
économiques et financiers - source INSEE
Tous les
ans, la France se dote d’un budget. Celui-ci correspond à l’ensemble de ses
ressources d’une part, et de ses dépenses d’autre part :
Les
ressources proviennent principalement des impôts et taxes payés par les
citoyens et les entreprises.
Les dépenses
correspondent à l’argent utilisé pour financer l’action publique : éducation,
justice, police, transports, etc.
Depuis
cinquante ans, les dépenses sont supérieures aux recettes : le budget est donc
déficitaire.
Pour
financer cette différence et permettre de continuer à financer l’action
publique, la France contracte des emprunts. L’ensemble de ces emprunts
constitue la dette publique.
Déficit
public et déficit budgétaire, quelles différences ?
Le déficit
budgétaire désigne le déficit du budget de l’État.
Le déficit
public quant à lui désigne le déficit de l’État auquel on ajoute celui de
toutes les administrations publiques, au sens du traité de Maastricht. Il prend
en compte l’État, mais aussi la Sécurité sociale et les collectivités locales.
C’est ce
dernier qui est regardé par l’Union européenne, mais aussi par les agences de
notation. Selon les règles européennes applicables aux pays de la zone euro, ce
déficit doit rester sous la barre des 3 % du PIB.
Pourquoi
s’endetter ? Quels impacts sur le budget ?
La dette a
également un impact sur le budget. Les intérêts payés représentent un coût : on
parle alors de la charge de la dette. En augmentant la dette publique, l’État
augmente aussi ses dépenses. La charge de la dette est un poste important de
dépenses : environ 7 % du budget de l’État.
Cet
endettement peut servir à soutenir l’économie dans les périodes de crise et de
ralentissement de l’activité, ou à financer des investissements utiles pour
l’avenir du pays (innovation, transition écologique, etc.).
En revanche,
une accumulation de dettes comporte des risques : elle canalise l’épargne
privée et limite les investissements privés, limite la capacité à réagir en cas
de crise et renchérit le coût de l’emprunt et conduit à consacrer une part
croissance des ressources aux charges d’intérêt.
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