Mort de Nahel : après trois nuits d’émeutes, les appels à
l’unité nationale se multiplient à droite et au RN
Devant l’ampleur des dégâts et l’inquiétude d’un
enlisement du conflit, les responsables des Républicains comme ceux du
Rassemblement national appellent à faire bloc derrière le gouvernement.
Par Marion
Mourgue
Le 30 juin 2023 à
18h45
Devant
l’inquiétude de nouvelles nuits d’émeutes et la colère devant les dégâts commis
dans toute la France, les appels à l’unité nationale se sont multipliés
vendredi 30 juin à droite et à l’extrême droite, trois jours après la mort de
Nahel, tué mardi par un tir policier à Nanterre (Hauts-de-Seine). Le patron de
l’Association des maires de France David Lisnard a été l’un des premiers à ne
pas vouloir rentrer dans la surenchère politique, jugeant prioritaire le retour
au calme avant la joute politique. « Il faut, comme préalable à toute réponse,
le retour à l’ordre et nous devons tous être soudés dans cet objectif, dans un
esprit d’unité de la Nation », indiquait le maire LR de Cannes jeudi au
Parisien.
« Dans la
situation tragique que nous traversons, tout responsable politique ne peut
avoir que deux attitudes », a poursuivi quelques heures plus tard, sur Twitter,
le patron des sénateurs LR Bruno Retailleau, « soutenir sans failles nos forces
de l’ordre et laisser travailler le gouvernement ».
Malgré des
désaccords persistants avec la politique d’Emmanuel Macron, notamment sur les
questions de sécurité, les Républicains ont décidé de faire bloc avec le
gouvernement pour parvenir à calmer la situation sur le terrain. Un choix
politique, alors que LR revendique être un parti de gouvernement ; un choix de
raison, alors que, localement, ses élus constatent, impuissants, l’ampleur des
dégâts et craignent de voir la situation devenir totalement incontrôlable.
« La gravité de
la situation doit inspirer une attitude de dignité »
« Notre pays se
trouve au bord d’un précipice dans lequel pourraient s’abîmer nos institutions
et notre cohésion nationale, c’est-à-dire la République elle-même », a ainsi
insisté le président des Républicains, Éric Ciotti, vendredi en fin de journée,
dans un communiqué. « La gravité de la situation doit inspirer, à tous les élus
attachés aux valeurs de la République, une attitude de dignité. Le sens de
l’unité nationale doit guider notre comportement », a-t-il clairement indiqué,
en appelant à « la responsabilité ». « Le temps viendra pour tous de tirer les
leçons de cette crise et d’en analyser les causes. Mais le temps est
aujourd’hui au combat pour le retour à l’ordre républicain ».
Une manière aussi
de faire bloc contre les élus de la France insoumise, « des forces
antirépublicaines », a accusé Marine Le Pen dans une vidéo postée sur son
compte Twitter. « J’entends m’en tenir à la conduite qui est la nôtre, de ne
rien faire qui puisse empêcher ou entraver l’action des autorités légitimes qui
ont en charge l’ordre public », a fait valoir l’ex candidate à la
présidentielle, avant de demander à Emmanuel Macron « de recevoir les
formations représentées à l’Assemblée nationale pour évoquer la situation grave
du pays et les initiatives que la République doit engager pour la sauvegarde de
la liberté et de la sécurité publique ».
Death of Nahel: after three nights of riots,
calls for national unity multiply on the right and the RN
Faced with the extent of the damage and the concern of
a stalemate in the conflict, the leaders of the Republicans as well as those of
the National Rally call to unite behind the government.
By Marion
Mourgue
June 30,
2023 at 6:45 pm
Faced with
the concern of new nights of riots and anger at the damage committed throughout
the France, calls for national unity multiplied Friday, June 30 on the right
and the far right, three days after the death of Nahel, killed Tuesday by a
police shot in Nanterre (Hauts-de-Seine). The boss of the Association of Mayors
of France David Lisnard was one of the first not to want to enter into the
political one-upmanship, judging priority the return to calm before the
political joust. "It is necessary, as a prerequisite for any response, the
return to order and we must all be united in this objective, in a spirit of
unity of the Nation," said the mayor LR of Cannes Thursday to the
Parisian.
"In
the tragic situation we are going through, any political leader can only have
two attitudes," continued a few hours later, on Twitter, the boss of the
senators LR Bruno Retailleau, "support without fail our forces of order
and let the government work".
Despite
persistent disagreements with Emmanuel Macron's policy, particularly on
security issues, the Republicans have decided to join forces with the
government to calm the situation on the ground. A political choice, while LR
claims to be a party of government; A choice of reason, while, locally, its
elected representatives watch, powerlessly, the extent of the damage and fear
that the situation will become totally uncontrollable.
"The
gravity of the situation must inspire an attitude of dignity"
"Our
country is on the edge of a precipice in which our institutions and our
national cohesion, that is to say the Republic itself, could be damaged,"
insisted the president of the Republicans, Eric Ciotti, Friday at the end of
the day, in a statement. "The gravity of the situation must inspire all
elected officials attached to the values of the Republic to an attitude of
dignity. The sense of national unity must guide our behavior," he made
clear, calling for "responsibility." "The time will come for
everyone to learn from this crisis and analyse its causes. But now is the time
to fight for the return to republican order."
A way also
to block against the elected representatives of the rebellious France,
"anti-republican forces," accused Marine Le Pen in a video posted on
her Twitter account. "I intend to stick to the conduct that is ours, to do
nothing that can prevent or hinder the action of the legitimate authorities who
are in charge of public order," said the former presidential candidate,
before asking Emmanuel Macron "to receive the formations represented in
the National Assembly to discuss the serious situation of the country and the
initiatives that the Republic must undertake for the safeguarding of freedom
and freedom. public safety."
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