terça-feira, 4 de fevereiro de 2014

Loi sur la famille : un "pouvoir qui plie sous la pression de la rue"

Loi sur la famille : un "pouvoir qui plie sous la pression de la rue"

Publié le 04-02-2014 à 05h30
Mis à jour à 08h14
Les éditorialistes estiment que le recul du gouvernement sur la loi famille est, avant tout, la conséquence de "désaccords" au sein du gouvernement.
Plusieurs éditorialistes considèrent lundi 3 février que le recul du gouvernement sur la loi famille après la Manif pour tous, est la conséquence de "désaccords" au sein du gouvernement.

"Ce sont les désaccords internes au gouvernement et à la majorité, attisés par l'immense succès de la Manif pour tous, qui expliquent ce retrait provisoire", écrit Yves Thréard dans "Le Figaro", tout en rappelant que "François Hollande reste l'ultime décisionnaire pendant encore au moins trois ans".

"Quel ennui d'avoir une majorité, doit se dire aujourd'hui François Hollande", estime Nicolas Beytout dans "L'Opinion", car il a décrété une sorte de "pause familiale" et se retrouve "confronté à l'hostilité de ceux des députés socialistes qui veulent au contraire imposer cette réforme".

"Ce qu'il faut retenir du report" affirme Thierry Borsa dans "Le Parisien"/"Aujourd'hui en France", "c'est le spectacle d'un pays profondément divisé et menacé de dérapages extrémistes" et d'un "pouvoir aux abois, totalement contesté, qui plie sous la pression de la rue".

"Retraite en rase campagne électorale"

Pour Hervé Favre de "La Voix du Nord", "en voulant rassurer les familles qui ont manifesté dimanche, François Hollande sait qu'il va fâcher une partie de sa propre famille et ses alliés écolos".

"On ne nous fera pas croire que le retrait précipité d'un texte, du reste peu contesté, a été décidé dans la bonne humeur" note Michel Urvoy dans "Ouest-France", d'autant plus selon lui que "cette retraite en rase campagne électorale est un encouragement à tous ceux qui rejettent la politique suivie".

Yann Marec dans le "Midi Libre" constate que "d'un point de vue politique, ce retrait ressemble à tous les autres sous la présidence Hollande : un tout petit pas en avant, et deux grands pas en arrière".

Dans "La Montagne-Centre France", Jacques Camus reconnaît lui que "si le PS n'a pas à être fier du nouvel étalage de ses palinodies", "la droite n'a pas à se glorifier d'une reculade du pouvoir dans laquelle elle n'est pour rien".

Réaliste, Phillipe Waucampt du "Républicain Lorrain", pense pour sa part qu'en adoptant cette stratégie, François Hollande opte "pour le retrait tactique afin de ne pas nuire à l'essentiel : la remise sur pied de l'économie française".


Plus pragmatique, Dominique Quinio de "La Croix" souligne enfin que ce temps gagné doit "servir à mûrir le débat, à engager un vrai dialogue sur ces réformes sociétales [...] pour en mesurer les enjeux".


Le report de la loi de la famille, une « victoire » de la Manif pour tous

L'annonce du report de l'examen de la loi sur la famille, qui ne sera pas débattue avant 2015, a fait la joie de Ludovine de la Rochère, présidente du collectif la Manif pour tous, qui a organisé la mobilisation contre le mariage pour tous et le projet de loi du gouvernement. Elle a salué une « victoire », estimant que le projet de loi « n'était pas favorable à l'intérêt supérieur de l'enfant et de la famille ».

A droite, le président de l'UMP, Jean-François Copé, a dénoncé « la stratégie de François Hollande » consistant à « tout reporter à l'après-municipales, histoire de calmer le jeu. C'est très grave, ce qui se passe. On ment aux Français de manière absolument indigne ».
L'annonce de ce nouveau report intervient au lendemain d'une nouvelle manifestation contre la politique du gouvernement en matière de famille. La Manif pour tous a réussi à mobiliser au moins 100 000 personnes partout en France contre ce qu'elle qualifie désormais de « familiphobie », sous des slogans tels que « Papa, maman et les enfants, c'est naturel » ou « Un papa, une maman, y a pas mieux pour un enfant ». Les sympathisants de la Manif pour tous dénonçaient entre autres l'éventuelle ouverture de la procréation médicalement assistée (PMA) aux couples de femmes, ainsi que la gestation pour autrui (GPA).

« DU CAFOUILLAGE À LA PANIQUE »

« Au gouvernement, on est passé du cafouillage à la panique », a de son côté réagi le patron des députés UMP, Christian Jacob. « Ceci étant, la vraie victoire, ce sera pour nous lorsque le gouvernement aura renoncé à sa politique familiale », a-t-il ajouté.

Yannick Moreau, député UMP de Vendée et membre de l'Entente parlementaire pour la famille, appuie ces propos et appelle à la « vigilance », estimant qu'« il reste des ambiguïtés sur la PMA [procréation médicalement assistée], la GPA [gestation pour autrui] avec la circulaire Taubira qui n'est toujours pas abrogée, ou encore l“expérimentation du gender” dans 600 de nos écoles avec l'ABCD égalité ».

Selon Hervé Mariton, député UMP, membre de l'Entente parlementaire pour la Famille :  « La très grande majorité des Français ne veut pas de la PMA, de la GPA et sont inquiets sur les perspectives de droit de la famille compte tenu des attaques des derniers mois sur les plans budgétaire et sociétal »  et  « la majorité est dans de telles contradictions en elle-même«  que  »le président de la République sagement a décidé d'arrêter les frais ».


Le vice-président du Front National, Florian Philippot, a accueilli favorablement cette décision : « Peut-être qu'on va sortir enfin de ces séquences interminables où on sature l'espace politique et médiatique avec les réformes de société qui font diversion [...] et divisent terriblement la société ».

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