LA LOI INTERDISANT DE JETER LES VÊTEMENTS INVENDUS SERA
VOTÉE EN 2019
Top départ pour le projet de loi qui interdira aux marques
de vêtements de jeter ou brûler leurs invendus. Le ministère vient en effet de
lancer les premières consultations avec les acteurs de la filière textile.
Emmaüs, à l'initiative de cette mesure, maintient la pression. Quant aux marques, elles se préparent déjà à ce
changement de pratiques.
Face à la
pression d'Emmaüs, le ministère avait décidé en avril de légiférer sur
l'interdiction de détruire des invendus dans le secteur textile.
Pixabay
C’est confirmé.
La loi sur l’interdiction de jeter ou brûler les vêtements invendus sera bien
proposée en 2019. "Cette mesure sera inscrite dans la loi en même que les
autres mesures de la feuille de route pour l’économie circulaire et la
transposition directive cadre sur les déchets", a expliqué à Novethic le
ministère de la Transition écologique et solidaire. "Ce projet de loi
devrait être présenté courant 2019".
Emmaüs maintient
la pression
C’est Emmaüs qui
avait poussé à la création de cette mesure désormais inscrite dans la feuille
de route sur l'économie circulaire. "Ce qu’on récupère de la fast fashion
ne représente pas des quantités hallucinantes", expliquait en avril à
Novethic Valérie Fayard, directrice générale adjointe d’Emmaüs. "Certaines
enseignes pensent que donner leurs vêtements à des associations va dégrader
leur image".
Pour l’instant,
le ministère n’en est qu’à la toute première étape du processus. Il vient à
peine de lancer la concertation avec les différents acteurs de la filière.
Logiquement, Emmaüs a déjà été reçu. "Nous avons exposé notre vision mais
nous n’avons pas eu de date de chantier, ni de planning. Nous sommes bien
décidés à maintenir la pression pour faire avancer au plus vite les
pratiques", argue Valérie Fayard.
L'annonce de la
loi fait déjà bouger les lignes
La loi devrait
normalement suivre les grands principes de celle votée contre le gaspillage
alimentaire. Depuis février 2016, toutes les moyennes et grandes surfaces de
plus de 400 mètres carrés sont obligées de conclure une convention avec une
association caritative pour lutter contre le gaspillage alimentaire. L’idée
serait ainsi d’obliger les enseignes textiles à faire de même.
Et déjà,
l’annonce d’une telle réglementation commence à faire effet. Les Galeries
Lafayette viennent de lancer le mouvement Go for good. Une initiative pour une
mode responsable rejointe par plus de 500 marques. "L’interdiction
prochaine de détruire les invendus contribue à faire que le développement
responsable soit une réalité", affirme Nicolas Houzé, directeur général du
groupe.
Des
scandales à répétition
Quelques
jours plus tard, le 5 septembre, Burberry annonçait arrêter la destruction de
ses invendus vestimentaires. En juillet 2017, la maison de luxe avait été
pointée du doigt pour avoir brûlé des milliers de ses célèbres trenchs. Cette
pratique est très courante dans le milieu du luxe, où, pour certaines maisons,
"solder un article revient à dévaloriser le produit", expliquait
Jean-Noël Kapferer, professeur à l’Inseec Luxury Institute.
Mais des
enseignes de la fast fashion s’était aussi fait prendre la main dans le sac. À
l’instar de H&M accusé d’avoir brûlé, depuis 2013, soixante tonnes de
vêtements invendus. C’est ce qu’ont affirmé en octobre 2017 les journalistes de
l’émission danoise Opération X. H&M s’était justifié, en expliquant que les
vêtements en question présentaient des taux d’humidité et de produits chimiques
trop élevés.
Marina Fabre @fabre_marina
Translation from French
LAW BANNING
THE THROWING AWAY OF UNSOLD CLOTHES WILL BE PASSED IN 2019
Top
departure for the bill that will prohibit clothing brands from throwing away or
burning their unsold. The ministry has just launched the first consultations
with the players in the textile sector. Emmaus, at the initiative of this
measure, keeps up the pressure. As for brands, they are already preparing for
this change in practice.
In response
to pressure from Emmaus, the ministry decided in April to legislate on a ban on
the destruction of unsold goods in the textile sector.
Pixabay
It's
confirmed. The law prohibiting the throwing or burning of unsold clothing will
be well proposed in 2019. "This measure will be enshrined in law along with
the other measures of the roadmap for the circular economy and the
transposition framework directive on waste," the Ministry of Ecological
and Solidarity Transition told Novethic. "This bill is expected to be
introduced in 2019."
https://www.novethic.fr/actualite/social/consommation/isr-rse/la-loi-qui-interdira-aux-marques-de-jeter-leurs-vetements-invendus-sera-votee-en-2019-146301.html
Emmaus
keeps up the pressure
It was
Emmaus who pushed for the creation of this measure, now enshrined in the Circular
Economy Roadmap. "What we get from fast fashion is not a mind-blowing
amount," Valérie Fayard, deputy general manager of Emmaus, told Novethic
in April. "Some retailers think that giving their clothes to associations
will degrade their image."
At this
time, the department is only at the very first stage of the process. It has
only just started working with the various players in the sector. Logically,
Emmaus has already been received. "We set out our vision but we didn't
have a construction date or a schedule. We are determined to keep up the
pressure to move the practices forward as quickly as possible," argues
Valérie Fayard.
The
announcement of the law is already moving the lines
The law
should normally follow the main principles of the one passed against food
waste. Since February 2016, all medium and large areas over 400 square metres
have been obliged to enter into an agreement with a charity to combat food
waste. The idea would be to force textile retailers to do the same.
And
already, the announcement of such a regulation is beginning to take effect.
Galeries Lafayette has just launched the Go for good movement. An initiative
for responsible fashion joined by more than 500 brands. "The upcoming ban
on destroying unsold goods helps make responsible development a reality,"
said Nicolas Houzé, the group's chief executive.
Repeated
scandals
A few days
later, on September 5, Burberry announced that it would stop destroying its
unsold clothing. In July 2017, the luxury house was singled out for burning
thousands of its famous trench coats. This practice is very common in the
luxury world, where, for some houses, "to sell an article is to devalue
the product", explained Jean-Noel Kapferer, a professor at the Inseec
Luxury Institute.
But fast
fashion brands had also been caught with their hands in the bag. Like H-M
accused of burning, since 2013, sixty tons of unsold clothes. This was stated
in October 2017 by the journalists of the Danish programme Operation X. H-M,
explaining that the clothes in question had too high levels of humidity and
chemicals.
Marina Fabre @fabre_marina
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