Climate
disruption is increasing both the frequency and intensity of heat events, which
now occur earlier and later in the year. According to Météo-France, mainland
France, which has already warmed by 1.9°C, has experienced twice as many
heatwaves since 2000 (32) as before (17).
"Plus
fréquentes, longues et précoces" : les vagues de chaleur s'intensifient en
France
Pile au
moment où l'été arrive, la France connaît sa première vague de chaleur de la
saison. Dans les prochains jours, des températures records vont s'abattre sur
une large partie du pays atteignant jusqu'à 38 °C. Un épisode particulièrement
intense pour la période, selon les météorologistes, qui illustre la réalité du
réchauffement climatique.
Publié le :
19/06/2025 - 18:01
À partir de
jeudi 19 juin, le mercure, déjà élevé depuis plusieurs jours, va
progressivement monter pour atteindre un pic samedi, explique Météo France.
L'ouest du pays sera particulièrement touché avec des températures comprises
entre 34 et 38 °C. Les nuits aussi seront chaudes, voire tropicales,
c'est-à-dire que les températures ne descendront pas sous les 20 °C, détaille
le service de prévisions météorologiques.
En cause,
"le blocage d'un anticyclone sur une large partie de l'Europe, dont la
France", explique Matthieu Sorel, climatologue à Météo France. Une
dépression d'altitude ou "goutte froide" sur l'Atlantique va faire
remonter des masses d'air chaud présentes sur la péninsule ibérique et
augmenter la chaleur.
Météo-France
a déjà placé 16 départements en vigilance orange pour la journée de vendredi,
notamment en Bretagne et en Auvergne Rhône-Alpes. L'Espagne et le Royaume-Uni
seront aussi touchés.
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La 50e vague
de chaleur
Cette vague
de chaleur, qui correspond à un épisode où les températures sont anormalement
élevées pendant plusieurs jours, est la cinquantième à s'abattre sur la France
depuis le début des relevés météorologiques, en 1947. Elle apparaît comme
l'illustration d'une nouvelle réalité : "Les vagues de chaleur sont plus
fréquentes, plus intenses et interviennent de façon de plus en plus précoce ou
tardive", note le climatologue.
"Avant,
on s'attendait à en vivre une à peu près une fois tous les cinq ans.
Maintenant, il y en a une chaque année, voire plus."
La France
connaissait en moyenne 1,7 jour de vague de chaleur par an avant 1989, puis
huit par an entre 2000 et 2015. Depuis dix ans, elle en enregistre 9,4 chaque
année.
Particulièrement
précoces… et intenses
Au-delà de
leur fréquence qui s'est accélérée, ces vagues de chaleur sont également plus
précoces ou tardives, avant le 15 juin ou après le 15 août.
"Là
encore, c'est un phénomène assez nouveau mais qui devient récurrent", note
Matthieu Sorel, dénombrant une vague de chaleur précoce en juin 2005 puis trois
rapprochées, en 2017, 2019 et 2022. "Celle que nous connaissons
actuellement s'inscrit ainsi totalement dans cette dynamique puisqu'elle est
l'une des plus précoces enregistrées."
Quant à
l'intensité, Météo-France la mesure avec l'indicateur thermique national, soit
la température moyenne de l'Hexagone. Dès que cet indice dépasse 25,3 °C sur
une journée et 23,4 °C pendant au moins trois jours, le pays connaît une vague
de chaleur. Une canicule, elle, démarre
lorsque l'épisode de chaleur dure plus de trois jours, nuits comprises, selon
des seuils définis département par département.
Mais
aujourd'hui, ces températures sont très souvent largement dépassées aussi bien
à l'échelle nationale que localement. "C'est simple, désormais, à chaque
nouvelle vague de chaleur on peut s'attendre à battre des records de
températures pour la saison", note le climatologue.
La canicule
d’août 2003 reste à ce jour la plus sévère jamais enregistrée en France. La
plus meurtrière aussi, avec environ 15 000 morts estimées. Cette année-là, des
températures supérieures à 40 °C avaient été enregistrées à Toulouse, Lyon, Dax
ou Orange, rappelle Météo-France.
"Mais
tous les records établis en 2003 tombent un à un", note Matthieu Sorel.
Sur l'ensemble de l'Hexagone, l'intensité de 2003 a ainsi été battue en 2019.
Cette même année, la France a aussi établi ainsi un nouveau record absolu de
chaleur avec un thermomètre affichant 46 °C le 28 juin à Vérargues, dans
l'Hérault.
Autre record
en 2022, lorsque le pays a connu non pas une mais trois vagues de chaleur. Dès
mi-juin, on enregistrait 43 °C là Arcachon. Pile un mois plus tard, 64 records
locaux de température tombaient dans la moitié ouest.
"Globalement,
dépasser 40 °C n'a plus rien d'extraordinaire. C'est même devenu la
norme", résume Matthieu Sorel. Dans le détail, "entre 1950 et 1959,
les températures ont atteint 40 °C à deux reprises. De 2000 à 2009, le seuil a
été franchi 105 fois. Il l'a été 129 fois entre 2010 et 2019 et entre 2020 et
2022, 73 fois", précise Météo-France dans ses relevés.
Un signe du
réchauffement climatique
Avec cette
nouvelle vague de chaleur précoce, avec des niveaux remarquables pour un mois
de juin, "on s'inscrit ainsi pleinement dans la trajectoire actuelle du
réchauffement climatique", insiste Matthieu Sorel.
Il ne cache
pas son inquiétude : "Avant, de telles conditions atmosphériques, banales
à cette période de l'année, ne permettaient pas d'atteindre des températures
allant jusqu'à 40 °C", estime-t-il. "On assiste vraiment à un
changement de dynamique lié au réchauffement climatique."
Les
scientifiques ne cessent de le répéter : le dérèglement climatique rend les
phénomènes météorologiques extrêmes comme les canicules, les sécheresses mais
aussi les inondations, plus fréquents et intenses.
À mesure que
la Terre se réchauffe, le risque de suffoquer s'intensifie. Alors que les pays
du monde entier peinent à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre et
que l'espoir de maintenir le réchauffement planétaire sous la barre fatidique
des +1,5 °C apparaît désormais nul, la France se prépare à une hausse du
thermomètre jusqu'à 4°C en 2100.
Un scénario
sombre. L'Hexagone connaîtrait alors dix fois plus de jours de vagues de
chaleur en comparaison à la période de référence 1976-2005. "Elles
s'étendraient de mai à octobre, avec davantage de nuits tropicales partout dans
le pays", prévoit Matthieu Sorel. Et des thermomètres affichant 40 °C,
voire 50 °C deviendraient chose courante. "De toute façon, comme on
connaît désormais des jours au-delà de 40 °C, on dépassera les 50 °C. La
question n'est pas de savoir si, mais quand."
"More
frequent, long and early": heat waves are intensifying in France
Just as
summer arrives, France is experiencing its first heat wave of the season. In
the coming days, record temperatures will hit a large part of the country,
reaching up to 38 °C. A particularly
intense episode for the period, according to meteorologists, which illustrates
the reality of global warming.
Published:
06/19/2025 - 18:01
From
Thursday 19 June, the mercury, already high for several days, will gradually
rise to a peak on Saturday, explains Météo France. The west of the country will
be particularly affected with temperatures between 34 and 38 °C. The nights will also be hot, even tropical,
i.e. temperatures will not drop below 20 °C, details the weather forecasting
service.
The reason
for this is "the blocking of an anticyclone over a large part of Europe,
including France," explains Matthieu Sorel, climatologist at Météo France.
A high-altitude depression or "cold drop" over the Atlantic will
bring up masses of warm air present on the Iberian Peninsula and increase the
heat.
Météo-France
has already placed 16 departments on orange alert for Friday, particularly in
Brittany and Auvergne Rhône-Alpes. Spain and the United Kingdom will also be
affected.
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The 50th
heat wave
This heat
wave, which corresponds to an episode where temperatures are abnormally high
for several days, is the fiftieth to hit France since meteorological records
began in 1947. It appears to be the illustration of a new reality: "Heat
waves are more frequent, more intense and occur earlier and later," notes
the climatologist.
"Before,
we expected to experience one about once every five years. Now, there is one
every year, or even more."
France
experienced an average of 1.7 days of heat waves per year before 1989, then
eight days per year between 2000 and 2015. For the past ten years, it has
recorded 9.4 each year.
Particularly
precocious... and intense
In addition
to their frequency, which has accelerated, these heat waves are also earlier or
later, before June 15 or after August 15.
"Again,
this is a fairly new phenomenon but one that is becoming recurrent," notes
Matthieu Sorel, counting an early heat wave in June 2005 and then three close
ones, in 2017, 2019 and 2022. "The one we are currently experiencing is
therefore fully in line with this dynamic since it is one of the earliest
recorded."
As for the
intensity, Météo-France measures it with the national thermal indicator, i.e.
the average temperature of France. As soon as this index exceeds 25.3 °C on a
day and 23.4 °C for at least three days, the country experiences a heat wave. A heatwave starts when the heat episode lasts
more than three days, including nights, according to thresholds defined
department by department.
But today,
these temperatures are very often greatly exceeded both nationally and locally.
"It's simple, from now on, with each new heat wave we can expect to break
temperature records for the season," notes the climatologist.
The heat
wave of August 2003 remains to this day the most severe ever recorded in
France. The deadliest too, with about 15,000 estimated deaths. That year,
temperatures above 40 °C were recorded in Toulouse, Lyon, Dax and Orange,
recalls Météo-France.
"But
all the records set in 2003 are falling one by one," notes Matthieu Sorel.
Across France, the intensity of 2003 was beaten in 2019. That same year, France
also set a new absolute heat record with a thermometer showing 46 °C on June 28
in Vérargues, in the Hérault.
Another
record was set in 2022, when the country experienced not one but three heat
waves. From mid-June, 43 °C was recorded in Arcachon. Exactly one month later,
64 local temperature records fell in the western half.
"Overall,
exceeding 40 °C is no longer extraordinary. It has even become the norm,"
sums up Matthieu Sorel. In detail, "between 1950 and 1959, temperatures
reached 40 °C twice. From 2000 to 2009, the threshold was crossed 105 times. It
was 129 times between 2010 and 2019 and between 2020 and 2022, 73 times,"
Météo-France said in its readings.
A sign of
global warming
With this
new early heat wave, with remarkable levels for the month of June, "we are
fully in line with the current trajectory of global warming," insists
Matthieu Sorel.
He does not
hide his concern: "Before, such atmospheric conditions, common at this
time of year, did not allow temperatures of up to 40 °C to be reached," he
believes. "We are really seeing a change in dynamics linked to global
warming."
Scientists
keep repeating that climate change makes extreme weather events such as heat
waves, droughts and floods more frequent and intense.
As the Earth
warms, the risk of suffocation intensifies. While countries around the world
are struggling to reduce their greenhouse gas emissions and the hope of keeping
global warming below the fateful +1.5°C mark now seems nil, France is preparing
for a rise in the thermometer to 4°C in 2100.
A dark
scenario. France would then experience ten times more days of heat waves
compared to the 1976-2005 reference period. "They would extend from May to
October, with more tropical nights everywhere in the country," predicts
Matthieu Sorel. And thermometers reading 40 °C or even 50 °C would become
commonplace. "In any case, as we are now experiencing days above 40 °C, we
will exceed 50 °C. The question is not
if, but when."

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